TVA. Taxe sur la victoire annoncée ?

Il est trop tôt pour affirmer que le débat lancé entre les deux tours sur la TVA sociale explique à lui seul la « divine surprise » du second tour des législatives. Pourtant, on peut en faire raisonnablement l’hypothèse pour deux raisons au moins.

D’abord, l’opinion a constamment manifesté sa réticence à ce type de solution, comme d’ailleurs à l’égard des projets de franchise de remboursement. En voulant jouer avec les allumettes (sous la pression, il est vrai, talentueuse, de L Fabius), le gouvernement a pris un risque assez étonnant, au moment même où était annoncé le refus de tout coup de pouce sur le SMIC.

Ensuite et peut-être surtout, dans ce qu’a pu traduire la gestion calamiteuse de la communication du pouvoir sur cette affaire : un Premier ministre étonnamment teigneux se contredisant d’un meeting à l’autre et, pour finir, un Président réduit à faire, au plus haut niveau de l’Etat, un communiqué d’ordre technique sur sa conception du sujet TVA.

La première conclusion à en tirer, à chaud, est que, décidément, la « chose sociale » demeure l’une des grandes passions françaises : sous la cendre du 6 mai, la braise de la contestation citoyenne est toujours vive quand sont en jeu la santé, les retraites, leur financement

Ensuite, le peuple souverain reste décidément imprévisible et là réside, au fond, le sel de la démocratie : en attendant 2012 et les étapes qui vont jalonner ce quinquennat, c’est plutôt une bonne nouvelle pour notre vieille République