Latécoère délocalise en Tunisie, le conseil général de Haute-Garonne s'y oppose

Publié le par titof

Cette nouvelle pourrait bien marquer la fin de l'âge d'or de l'aéronautique à Toulouse et faire l'effet d'une bombe à six semaines des élections municipales. Selon nos informations, Latécoère, un des principaux employeurs en Midi-Pyrénées et principal fournisseur d'Airbus, prépare la construction d'une nouvelle usine implantée en Tunisie.

Délocalisation en préparation

Le projet encore tenu confidentiel par les dirigeants de la société toulousaine serait de grande ampleur puisqu'« il pourrait concerner à terme près de 1 000 emplois » confie un proche du dossier. L'usine aurait en charge la production d'éléments d'aérostructures c'est-à-dire de tronçons de fuselage pour le compte d'Airbus. Selon nos informations, la direction de Latécoère a récemment eu le vert de son conseil d'administration pour engager des investissements conséquents dans les pays à bas coûts. François Junca, le président du conseil de surveillance de Latécoère s'est rendu à Tunis jeudi dernier. Dans le même temps à la Chambre de commerce et d'industrie de Toulouse, Christian Beugnet son secrétaire général présentait à quelques élus l'avenir du groupe.

La société est présente depuis 1995 en Tunisie où elle possède déjà deux unités de production : l'une à la Charguia, près de Tunis, l'autre, depuis 2006, à Zaghouan. Si ces deux sites sont spécialisés dans le câblage, la future usine fabriquera des pointes avantd'Airbus. Elle devrait bénéficier de transfert de charges de l'usine de Méaulte en Picardie que Latécoère vient de racheter à Airbus dans le cadre du plan Power 8. Le but est de faire de la place pour la production de l'A350 qui se fera à Méaulte spécialisée dans les pointes avant des Airbus. Le projet ne sera bien sûr pas présenté comme une délocalisation puisqu'il n'y a pas de pertes d'emplois pour le site toulousain de Latécoère ni pour les sites de Méaulte et de Saint-Nazaire. Mais il s'agit bien d'un transfert d'activités de la France vers la Tunisie qui va bénéficier de créations d'emplois.

François Junca, n'a jamais caché qu'il n'avait plus les moyens de créer des emplois en France. « C'est notre présence à l'étranger qui nous permet de conforter les emplois en France » a-t-il maintes fois répété. La baisse du dollar ne fera qu'accélérer ce type d'installation dans les pays à bas coût.

Gil Bousquet

LA SOURCE

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