A Perpignan, une élection à l’odeur de soufre

Publié le par titof

La manifestation défilera ce soir à 18 heures autour de la mairie de Perpignan au son des trompettes. «Comme au siège de Jéricho», annonce Jacqueline Amiel-Donat. Cette professeure de droit de 56 ans, battue de 574 voix dimanche à la municipale par le maire sortant (UMP) Jean-Paul Alduy, estime avoir quelques raisons de douter de la sincérité du scrutin. «Une procuration a été établie au nom d’une personne dont la date de naissance est juin 2008», raconte la candidate devant les manifestants qui se réunissent devant la mairie à 18 heures tous les soirs depuis dimanche.

Eplucher. C’est ainsi plus de 250 «irrégularités» qui ont été établies par une équipe de 12 juristes amis. Ces derniers ont passé cinq heures, hier, à éplucher les bordereaux de résultats. Ils y ont ainsi constaté qu’entre le premier et le second tour, les signatures des procurations étaient rarement identiques et ont fait constater chaque anomalie par des huissiers.

Dans l’après-midi d’hier, le sénateur et maire Jean-Paul Alduy a affirmé sa tranquillité d’esprit. «Elu, je suis totalement serein, totalement élu !» Il a expliqué aussi son intention de saisir le doyen des juges d’instruction de Perpignan en vue d’une plainte pour diffamation contre Jacqueline Amiel-Donat. Une heure avant qu’il ne s’exprime, le procureur de la République Jean-Pierre Dreno indiquait avoir ouvert une information pour fraude électorale. Ce sont les mésaventures du président du 4e bureau de vote de la ville qui lui ont mis la puce à l’oreille.

Dans le tout calme bureau de vote de l’école Léon-Blum du quartier du Bas-Vernet, Georges Garcia eu une soudaine envie d’aller aux toilettes vers 19 heures. Ses méchants confrères scrutateurs l’en ont empêché. Ils ont même appelé la police. C’est qu’ils venaient de l’alpaguer avec des enveloppes de bulletins de vote dépassant de ses poches. Les policiers l’ont amené au commissariat pour une fouille. Là, ce sont sept bulletins que les policiers ont trouvés dans ses chaussettes.

Pancartes. Les explications de Garcia, frère d’un maire-adjoint réélu, sont confuses. Il est placé en garde à vue. Le procureur l’a déféré hier devant le juge d’instruction auprès duquel il a sollicité une mise en examen pour fraude électorale. Le président de bureau est sorti libre sous contrôle judiciaire avec interdiction d’entrer en contact avec les autres membres de son bureau. Et interdiction de présider à toute nouvelle opération électorale. Ce qui ne paraît pas très gênant, à première vue.

Sauf que Jacqueline Amiel-Donat et les manifestants de 18 heures demandent justement de nouvelles élections. «On doit revoter, on veut revoter», chantent-ils place de la Loge en même temps qu’une Marseillaise bien sentie. Il y a aussi des «sénateur magouilleur» qui fusent, isolés. A Jean-Paul Alduy qui lui reproche d’appeler à l’émeute, Jacqueline Amiel-Donat répond qu’il ne s’agit pas là d’un «putsch» mais d’une «demande de démocratie». C’est d’ailleurs sous des pancartes «Sauvons la Démocratie» que les manifestants défilent devant la mairie. Ils exhibent aussi des chaussettes, comme celles remplies de bulletins de vote de Georges Garcia.

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jeudi à 18h00 en effet manifestation devant la mairie avec trompettes et tamboursvendredi à 9h00 : rassemblement avec un brassard ou un foulard noir afin de signifier la mort de la démocratie à Perpignan pendant l'élection du bureau et du maire - que je pense illégitime et élu non démocratiquement puisqu'apparement le scrutin a été biaiséLe feuilleton continue, la justice va faire son travail, espérons qu'elle pourra le faire sans pression qui pourrait influencer le verdict.dans la conférence de presse de mercredi matin jean paul alduy a des propos injurieux pour les personnes qui ne demande que le respect de la démocratie, je cite : "On jette mon honneur aux chiens. Mais maintenant il faut protéger Perpignan et il faut protéger la démocratie" (http://www.lindependant.com/articles/2008/03/19/20080319-FAITS-DU-JOUR-Alduy-Il-faut-proteger-Perpignan-il-faut-proteger-la-democratie.php5)... Quand on se permet d'insulter les citoyens responsables de "chiens" on ne tente pas de se poser en victime ; il veut protéger Perpignan et la démocratie, il n'aurait jamais du annonces les résultats dimanche soir, et tout de suite demander à ce que le scrutin est de nouveau lieu, à la place de quoi il s'accroche à son fauteuil, qui je pense et espère, est de plus en plus ejectable.
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