Carburants: le mouvement des pêcheurs s'effrite, mais la grogne s'étend aux routiers et aux agriculteurs

Publié le par titof

BREST - Le mouvement des marins-pêcheurs semblait s'essouffler mercredi, avec notamment la fin de la grève votée à Boulogne-sur-Mer, mais la grogne contre la hausse des prix du carburant s'étend aux agriculteurs et aux routiers, avec des blocages de dépôts de carburants près de Toulouse et des opérations escargot sur la rocade de Bordeaux. Quant aux taxis, ils n'excluent rien.

Dans les ports, la fin du mouvement a été votée à Boulogne-sur-Mer et Calais (Pas-de-Calais), où les marins-pêcheurs devaient repartir en mer dans la soirée, a-t-on appris auprès du comité local de pêche. Des actions ponctuelles pourront toutefois être menées d'ici à la réunion des ministres européens de la Pêche les 23 et 24 juin, précisait-on de même source.

A Cherbourg (Manche), les marins-pêcheurs étaient toujours en grève, mais aucune action n'était prévue. Une nouvelle assemblée générale est prévue jeudi. Le port d'Arcachon (Gironde) était toujours totalement bloqué mercredi par des bateaux de pêche mais également une vingtaine de barges ostréicoles venues en renfort.

En Bretagne, les marins pêcheurs restaient en grève au Guilvinec (Finistère), Lorient (Morbihan), Saint-Quay-Portrieux (Côtes d'Armor) et Saint-Malo (Ille-et-Vilaine). Une manifestation est prévue jeudi à Quimper (Finistère) à partir de 14h, à l'appel des pêcheurs bigoudens, a indiqué Bernard Le Brun, membre du comité de crise du pays bigouden.

Parallèlement à l'effritement du mouvement des pêcheurs, le conflit s'étend à terre. L'Organisation des transports routiers européens (OTRE, minoritaire), organisation patronale revendiquant 4.500 PME du transport routier, a ainsi donné jusqu'à vendredi matin au gouvernement pour agir contre les conséquences de la hausse des prix du carburants. Dans le cas contraire, l'OTRE promet des actions, d'abord au niveau local puis ensuite dans toute la France.

La Fédération nationale des artisans du taxi (FNAT, majoritaire) qui tient son congrès à La Rochelle jeudi et vendredi, a de son côté prévenu dans un communiqué que "la flambée du prix du gazole" et "la non-compensation de la détaxe feront l'objet d'une décision d'action" de sa part vendredi.

Mercredi matin, quelque 300 adhérents du syndicat des Jeunes agriculteurs (JA) de Midi-Pyrénées ont bloqué un dépôt de carburant du groupe Total à Lespinasse (Haute-Garonne) au nord de Toulouse, pour dénoncer la hausse du prix du pétrole. Selon le syndicat, ce blocage de 48 heures pourrait durer d'avantage "sans signal fort du ministère de l'Agriculture ou du gouvernement". Les JA, qui ont ensuite bloqué le dépôt Esso de Fondeyre, au nord-ouest de Toulouse, dénoncent la hausse des charges liées à la hausse des carburants mais aussi aux produits dérivés du pétrole, qui "ont augmenté de 65% en moyenne depuis quatre ans".

Les mêmes revendications ont conduit des militants de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) à participer à une opération escargot mercredi sur la rocade de contournement de Bordeaux, à l'appel de l'Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers (UNOSTRA). L'opération, qui a provoqué plusieurs kilomètres d'embouteillages, a été suspendue vers 10h30, avant de reprendre vers 15h30, selon la préfecture.

A Frontignan près de Sète, (Hérault), les CRS ont chargé une centaine de militants des JA qui bloquaient un dépôt pétrolier, selon la préfecture qui a fait état d'un blessé léger parmi les policiers. AP

 

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