Audiovisuel: les parlementaires PS claquent la porte de la commission Copé

Publié le par titof

Les parlementaires PS ont annoncé mercredi qu'ils allaient claquer la porte de la commission Copé sur la télévision publique pour protester contre le refus du président Nicolas Sarkozy d'augmenter la redevance TV pour compenser la disparition de la publicité à France Télévisions.

"La décision a été actée ce matin en réunion de groupe" et sera officialisée la semaine prochaine, a annoncé à l'AFP le groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Les trois députés PS -Patrick Bloche, Michel Françaix et Didier Mathus- membres de cette instance ont fait valoir que la commission Copé avait perdu sa raison d'exister depuis le non présidentiel à toute hausse de la redevance, l'une des principales pistes proposées par ladite commission.

"C'est vrai, la décision politique est prise. On souhaite en faire l'annonce officiellement lors de la prochaine réunion de la commission Copé, mercredi prochain", a confirmé à l'AFP M. Mathus.

"Le rapport Copé est mort. La commission l'est quasiment aussi. On lui donne une dernière chance jusqu'à mercredi prochain mais c'est purement formel (...) Il ne s'agit pas d'une bouderie politicienne. Avec les propos de Sarkozy, nous avons la preuve que nous n'avons pas les moyens de sauver le service public", a renchéri M. Françaix.

Leur collègue sénateur, David Assouline, devrait lui aussi quitter la commission Copé ainsi que les autres parlementaires de gauche, a-t-on précisé au groupe PS. "Des producteurs (membres de la commission) vont faire la même chose que nous", a affirmé l'un de ces membres.

La commission Copé, qui planche depuis plusieurs mois sur le financement de France Télévisions après la décision de Nicolas Sarkozy de supprimer la publicité dans l'audiovisuel public, doit remettre ses conclusions dans un mois. Elle est présidée par Jean-François Copé, également patron des députés UMP, et compte 33 membres, dont 6 parlementaires de gauche.

M. Copé, pour qui cette défection du PS constitue un coup dur, a aussitôt lancé un appel solennel aux parlementaires socialistes en leur demandant de "réfléchir avant de prendre une décision définitive".

"J'ai la conviction que nous avons toutes les raisons de continuer à travailler ensemble pour remettre au président de la République un rapport complet, équilibré et audacieux", a-t-il déclaré à l'AFP.

Personnellement lui aussi défavorable à une hausse de la redevance TV, M. Copé a rappelé que la commission avait émis d'autres "idées très innovantes" comme l'instauration d'une "contribution des fournisseurs d'accès et des téléphones mobiles au financement de la télévision publique".

Si M. Copé ne croit "pas du tout" que M. Sarkozy ait voulu le "mettre en difficulté" par ses déclarations, à gauche comme à droite, certains voient pourtant là une volonté du chef de l'Etat de "régler ses comptes" avec le patron des députés UMP, auquel il reproche d'être trop indépendant et de ne pas suffisamment tenir ses troupes.

"Ces gens ne s'aiment pas beaucoup. Il y a deux types qui se croient très malins, c'est Sarkozy et Copé, et malheureusement, c'est le service public qui écope", a regretté M. Françaix.

"La ficelle est un peu grosse. Il y a un règlement de compte personnel là dessous. On peut dire +merci Sarkozy+ !", déplore un parlementaire UMP.

Patrick Kovarik AFP/Archives ¦ Le président de la Commission pour la Nouvelle Télévision Publique Jean-François Copé, le 21 mai 2008 à l'Assemblée nationale à Paris

 

© 2008 AFP

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