Journée spéciale Motion : "L'espoir à gauche, fièr(e)s d'être socialistes" 6/6

Publié le par titof

6- FAIRE DU SOCIALISME UNE FORCE NEUVE DANS LE SIÈCLE

 

6.1. Un grand parti porteur d’espoir

Rendre la société plus humaine, c’est la tâche immense des socialistes et de la gauche. Le PS est au service de cet idéal. Le PS doit incarner cet idéal.

Nous devons faire du Parti socialiste ce grand parti démocratique, populaire et de mobilisation sociale dont la France a besoin. Un parti avec une équipe dirigeante et un leader qui incarnent une espérance, un souffle, une envie de se mettre en mouvement.

 Le Parti socialiste doit être fidèle à ses valeurs. C’est pour lui le meilleur chemin pour s’adapter. Fidèle à ses idéaux de construction, il doit savoir assumer les tâches d’un parti de gouvernement et être l’agent actif des mobilisations sociales face à la droite.

Il doit être un laboratoire social, un lieu de confrontations et de convergences des idées. A ce débat, le parti socialiste doit bien naturellement associer tous ceux qui peuvent partager ses valeurs.

 Il est la force irremplaçable que nous soyons dans l’opposition ou au pouvoir. Car c’est en regagnant l’hégémonie intellectuelle que nous gagnerons les nouvelles batailles politiques. Nous voulons que le Parti Socialiste redevienne le parti de la pensée. Une pensée que nous avons délaissée depuis trop longtemps et qui pourtant s’impose. A ne pas le faire, nous devenons conservateurs. A ne pas le faire, nous perdons notre capacité à dessiner des perspectives. A ne pas le faire, nous laissons des femmes et des hommes désabusés quant aux propositions que nous leur présentons.

 Il ne peut pas prétendre détenir à lui seul la réponse aux grandes questions de la société et du monde. Sa force tient à sa capacité à s’ouvrir en permanence sur l’extérieur. Il doit être le lieu où les hommes et les femmes, les jeunes et les anciens, les Français de toutes les origines, de tous les talents et de tous les métiers, de toutes les singularités et de toutes les générosités se retrouvent. Il doit être un véritable reflet de la société française.

Voilà pourquoi la parité hommes / femmes et la diversité des origines de sa composition humaine sont une exigence politique et éthique, et la condition de son attractivité et de son succès.

 Il doit savoir mobiliser amplement autour de lui, associer dans des débats participatifs le plus grand nombre de citoyens, littéralement fusionner les énergies comme la campagne présidentielle de Ségolène Royal en a été la parfaite illustration.

 

Pour cela, nous proposons de :

·      Développer la démocratie participative pour associer en permanence les militants et les sympathisants. Cette démarche validera le sérieux de nos analyses et de nos propositions. Elle associera les citoyens qui seront demain les acteurs de nos programmes et les fera participer à leur destin. Elle contribuera à abolir la frontière entre les « sachants » et les obéissants. Elle confirmera le socialisme et la démocratie dans leur rôle historique d’émancipation, en restituant à chacun une part de pouvoir politique supplémentaire.

 

·      Organiser des consultations lors de réunions publiques ou de forums, notamment sur Internet.

Afin d’associer le plus largement possible les militants aux décisions et orientations du parti, des conventions nationales régulières thématiques correspondant aux grandes délégations du secrétariat national seront organisées à l’initiative de la direction nationale ou d’un nombre déterminé de militants et de fédérations. Les questions sociales, d’économie, d’environnement, européennes, sur l’émancipation, sur les institutions et sur la politique de défense seront notamment abordées.

 Les élus savent que cette méthode, qu’ils pratiquent déjà est un atout décisif dans la conduite de leur mandat. La démocratie participative est la meilleure alliée de la démocratie représentative. Elle est un antidote au populisme.

 

·      Appliquer cette démarche à nos congrès et conventions. Nous devons, là encore, inventer une nouvelle forme de lien entre le parti et la société. Celle-ci existe à travers des organismes vivants. Il faut leur donner la parole et s’obliger à leur répondre. Ainsi dans la phase de préparation de nos conventions et de nos congrès, un droit d’interpellation et d’amendement sera donné aux associations, syndicats et groupements. Leurs questions seront enregistrées et prises en compte par nos instances statutaires. Il devra leur être répondu et les réponses devront être argumentées. Ce droit de la société à participer à la vie interne de notre parti le replacera au cœur du débat public.

  

6.2. Un parti décentralisé

Les élections régionales, départementales et municipales ont prouvé que les Français faisaient majoritairement confiance aux élus socialistes parce qu’ils les jugent sur leurs actes et sur la réalité de politiques qui réussissent et qui, inspirées par nos valeurs de gauche, font tenir les gens debout ensemble sur un territoire.

C’est pourquoi nous devons donner plus de poids aux intelligences territoriales dans le parti.

 

Nous proposons de :

 

·      Décentraliser des responsabilités aux fédérations, notamment pour conduire des débats et faire des propositions sur tel ou thème. Partout dans les régions, existent des universitaires de grand talent, des chercheurs, des syndicalistes, des chefs d’entreprises, des responsables associatifs, des talents culturels qui ne demandent qu’à être associés. Ces énergies doivent se démultiplier au niveau des territoires.

·      Faire fonctionner le parti de façon ascendante, en nous appuyant sur les responsables fédéraux et les élus locaux, qui auront toute latitude pour l’irriguer. Le PS, ce n’est pas seulement la rue de Solferino, c’est d’abord et avant tout la multitude des compétences qui mettent les décisions en acte. Les Livres blancs des régions et des communes socialistes en témoignent.

·      Donner aux fédérations les moyens financiers nécessaires, à l’image de ce qui s’est passé pendant la campagne présidentielle, où pour la première fois, la candidate avait décidé de doter les fédérations d’un budget librement utilisé. De la même façon, des dotations financières plus importantes seront attribuées aux fédérations pour leur permettre d’animer le parti dans de meilleures conditions, en application du principe « transfert de responsabilité, transfert de ressources ».

 

6.3. De nouvelles formes de militantisme

Les adhérents sont la force du PS. Ils doivent être nombreux et respectés. Le montant de la cotisation ne doit pas être un obstacle à leur adhésion.

L’activité des sections doit tenir compte de la diversité des rythmes de vie et des contraintes de temps des adhérents.

 Par ailleurs, les sections et fédérations du parti doivent être des lieux attractifs, agréables, sympathiques, où l’on a plaisir à se retrouver.

 

Nous proposons de :

·      Encourager l’engagement des militants au-delà des campagnes électorales, dans les associations (restaurants coopératifs, boutiques de solidarité, réseaux d’aide aux sans logis, observatoire d’alerte environnementale, universités populaires, ateliers artistiques, permanences juridiques, réseaux d’assistance aux personnes âgées, clubs sportifs, etc.). C’est par l’exemple que les militants donnent le vrai sens du mot socialisme.

 

·      Redonner vigueur et importance à la formation et à la culture politique. Dans chaque département, ou dans chaque région, une université socialiste de la connaissance sera créée. Elle sera ouverte aux militants et sympathisants. Elle fonctionnera comme l’éducation populaire. La Fondation Jean Jaurès et les groupes de réflexion amis seront mis à contribution pour ce travail. La production intellectuelle sera ainsi mise au cœur de la vie du parti.

·      Généralisation de la carte à 20 euros pour ouvrir le PS au plus grand nombre pour les premières adhésions.

 

6.4. Le respect des militants

Respecter les militants, c'est d'abord respecter les décisions du parti.

La République du respect commence ici, chez nous et maintenant.

Etre membre des instances du PS induit, en effet, des devoirs vis-à-vis du parti et de ses adhérents. Nul ne doit être empêché de s'exprimer tant qu'un vote n'est pas intervenu, mais dès lors qu'il y a eu débat et vote, chacun se doit d'être solidaire.

Chaque fois que nous nions, voire entravons les décisions du parti, c'est notre image, notre crédit moral, notre légitimité à gouverner que nous affaiblissons dans l'opinion publique. 

 

6.5. Fédérer la gauche et attirer les démocrates

Il est parfaitement légitime que le congrès du PS débatte de sa stratégie d'alliances.

C'est une question importante. Elle découle en effet du projet du PS, de sa force idéologique, politique, électorale.

C'est aussi une question que l'on doit aborder avec franchise, en regardant les réalités en face, en évitant par exemple le double langage des alliances locales les plus diverses, combinées à un discours très fermé voire sectaire au plan national.

 

Quels sont les principes que nous proposons ?

·      Premier principe : nous voulons, comme tous les socialistes, un parti socialiste puissant, plus puissant qu'aujourd'hui. La moyenne électorale du PS, ces 15 dernières années se situe entre 20 et 25 % des suffrages exprimés, sauf exception. Nous pensons que le Parti socialiste peut et doit faire mieux en se fixant comme objectif ambitieux de dépasser les 30 %, comme François Mitterrand nous en a montré la possibilité en 1986 et 1988. Cela dépend de nous, de notre capacité à nous rassembler, à devenir le parti de toute la société française pour porter un idéal réalisable, un enthousiasme, une gaieté et une envie d’être ensemble.

 ·      Deuxième principe : nous gardons bien sûr la stratégie d’alliance née à Épinay. Elle consiste d’abord à rassembler la gauche, toute la gauche. C’est à partir de cette stratégie que nous ferons appel, lors des élections, à ceux qui se reconnaîtront dans notre projet et dans ce rassemblement de la gauche ouvert à tous ceux qui veulent offrir à la France des perspectives nouvelles.

A partir de là il est possible et nécessaire, de réunir, avec toutes les gauches rassemblées au soir du premier tour, tous les démocrates qui partagent des valeurs communes avec nous.

6.6. L’augmentation massive du nombre d’adhérents et l’organisation de primaires

Dans le cadre de l’ouverture du parti socialiste et afin de renforcer ses capacités de mobilisation, un effort stratégique sera accompli en direction d’une augmentation massive du nombre de ses adhérents. Parallèlement un élargissement du collège électoral de désignation du candidat sera mis en place en direction de ses sympathisants. L’organisation de ces primaires de masse sera soumise à une procédure validée par les adhérents du PS.

A suivre… Conclusion - LE SOCIALISME, UNE IDÉE NEUVE POUR LE XXIÈME SIÈCLE.

Publié dans Ségolène Royal

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