Le taux chômage
Alors que le chômage supérieur à 8% depuis plus de 20 ans, reste en tête des préoccupations des Français à moins de deux mois du scrutin et que les chiffres font toujours l'objet d'une polémique, le ministre de l'Emploi Jean-Louis Borloo a relativisé mardi la stagnation de janvier.
"Ce mois est marqué traditionnellement par une hausse des demandeurs d'emploi en raison des fins de contrats en décembre", a-t-il noté devant la presse.
Le nombre de chômeurs de catégorie 1 (DEFM1), qui sert de baromètre officiel en France mais ne concerne que les personnes immédiatement disponibles, à la recherche d'un CDI à temps plein et ayant travaillé moins de 78 heures dans le mois, a très légèrement augmenté (+1.200 personnes, soit 0,1%) en janvier sur un mois, à 2.093.200 personnes, selon le ministère de l'Emploi. Il a baissé de 10,1% sur un an.
Le nombre des chômeurs de catégorie 1+6 (qui prend en compte ceux ayant exercé une activité occasionnelle ou réduite de plus de 78 heures dans le mois) a crû de 0,4% sur un mois et baissé de 8,7% sur un an.
Dans le même temps, le taux chômage au sens du Bureau international du travail (BIT), calculé différemment et seule norme permettant des comparaisons internationales, est resté stable par rapport à décembre 2006, à 8,6% de la population active. Mais il a reculé d'un point comparé à janvier 2006.
Depuis février-mars 2005, le chômage connaît en France une baisse quasi ininterrompue dont l'ampleur et les causes sont contestées par certains.
Selon l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), la baisse en 2006 est "vraisemblablement moins forte que ne l'indiquent les statistiques disponibles", avec un taux chômage plutôt à 8,9% en décembre qu'à 8,6%.
Syndicats, partis de gauche et divers économistes estiment que la baisse ne s'explique.
Le collectif d'associations et de syndicats Autres Chiffres du chômage (ACDC) continue ainsi d'alerter tous les mois sur les "exclus des listes".http://acdc2007.free.fr/