Nicolas Sarkozy : "Vive la République et par dessus tout, vive la France"
Nicolas Sarkozy a dit, dit souvent, termine tous ses discours par la formule : « Vive la République et par dessus tout, vive la France ». Il aurait pu dire « Vive la France et par dessus tout, vive la République ». Il aurait pu le dire et pas seulement parce qu’il dit tout et le contraire de tout, parce qu’il dit n’importe quoi et le contraire de n’importe quoi, qui est encore n’importe quoi, et pas seulement parce qu’il ne sait pas ce qu’il dit car il ne mesure pas, car il ne mesure jamais la portée symbolique de ce qu’il dit, parce que le symbolique pour lui, c’est sans doute, sans aucun doute la pensée unique, c’est-à-dire ce « fatras dont on a fait litière » dans lequel il a jeté, là où il a précipité, sans davantage de procès, ce qu’il appelle mai 68, et avec mai 68, Freud, et avec Freud la psychanalyse, et avec la psychanalyse la philosophie, et avec la philosophie toutes les sciences humaines et avec les sciences humaines tout ce qui pourrait rester de la pensée et même l’histoire, et même l’histoire de France et par-dessus tout l’histoire de la République…
« Vive la République et par-dessus tout, vive la France » Alors, il va falloir que je me dévoue, il va falloir que je lui explique, que je mette les points sur les « i » et c’est malheureux parce que je ne suis pas payé pour être son conseiller, moi, je ne suis pas payé, mais il va bien falloir lui expliquer, puisqu’il est candidat à la présidence de la République, il faut qu’il sache pourquoi un Républicain ou une Républicaine, un vrai Républicain ou une vraie Républicaine ne pourraient pas dire, jamais dire une chose pareille, parce qu’il y aurait alors, instantanément, une alerte, une alerte immédiate qui se déclencherait… Un Républicain ne met pas la France au dessus de la République parce qu’un Républicain sait que ceux qui ont mis la France, un jour dans l’histoire, au dessus de la République, ont toujours pris en otage la France et ont tué la République. Tous ? Oui. Tous. Absolument tous. De la Restauration en passant par les deux Bonaparte, le Grand et le Petit pour finir par Pétain.
Mais j’exagère. Je sais, j’exagère.
Ce que Nicolas Sarkozy a voulu dire, ce qu’il a souhaité dire, c’est qu’il fallait garder confiance. Il a voulu dire que la France est éternelle. Il aurait ainsi pu dire « Suivez-moi et gardez confiance dans la France éternelle ». Et cette histoire de génétique, c’est un mauvais procès car l’égalité entre les hommes, c’est une chimère de la pensée unique et la politique de Nicolas Sarkozy « ne reposera plus sur l’idée d’égalité entre les hommes. » Et puis il faut libérer ce pays engoncé dans la réglementation « Les fonctionnaires ne seront plus entravés dans leur action par des règlements trop étroits et par des contrôles trop nombreux. Ils seront plus libres ; ils agiront plus vite. Mais ils seront responsables de leurs fautes. » Demain tout sera possible parce que « Dans la France refaite, l’argent ne sera que le salaire de l’effort. »
Quoi ? Pardon ? Qu’est-ce que vous dites ? Ce sont des citations ? Ce sont des citations du Maréchal Pétain ? Ah bon ? Je ne savais pas… Désolé. Après tout, je ne suis pas son conseiller…
Pierre BASTOGNE 25 avril 2007