Les mauvais chiffres de l’assurance-maladie : les malades dans le collimateur du gouvernement

Publié le

Le dépassement de l’objectif national de dépenses d’assurance-maladie (ONDAM) était attendu en 2007. Les mauvais chiffres des dépenses d’assurance-maladie du mois d’avril le confirment. Le Parti Socialiste avait dénoncé dès le vote de la loi de financement de la sécurité sociale le caractère délibérément sous-évalué de l’ONDAM 2007, inférieur d’un demi-point à l’augmentation des dépenses observée en 2006. Le comité d’alerte sur l’évolution des dépenses d’assurance-maladie s’apprête ainsi à révéler un secret de polichinelle embarrassant pour le gouvernement Fillon, contraint dès son entrée en fonction de pallier la gestion calamiteuse des comptes sociaux depuis cinq ans.

En affichant un ONDAM faible, la majorité sortante réduisait artificiellement les prévisions de déficit de l’assurance-maladie et espérait du même coup faire la preuve électoraliste du succès de la réforme de 2004.

L’ampleur du dépassement anticipé par le comité d’alerte, annoncé à 1,8 Md € en année pleine, soit très au-delà des 0,75 points supplémentaires à l’ONDAM tolérés, signe au contraire l’échec patent de la loi Douste-Blazy. S’appuyant sur des dispositifs restrictifs tels que les forfaits non remboursés sur les actes médicaux et le maquis tarifaire du médecin traitant, celle-ci visait un déficit zéro dès 2007. Le compte n’y est pas, puisqu’au rythme actuel le trou de l’assurance-maladie atteindrait environ 6 Mds € en 2007.

Le Parti Socialiste appelle le gouvernement à faire preuve de responsabilité dans le choix des mesures d’économies bientôt exigées par le comité d’alerte. Faute en effet de ne pouvoir compter sur les fruits d’une gestion responsable et prévisionnelle des finances de l’assurance-maladie, il y a tout lieu de craindre que le gouvernement Fillon privilégiera les solutions antisociales et à courte vue des déremboursement et des franchises médicales, qui figurent au programme présidentiel de Nicolas Sarkozy. Encore une fois, ce seront les malades et les assurés sociaux qui seront pénalisés.

 

Communiqué de Pascal TERRASSE, Secrétaire national à la Santé et de Claude PIGEMENT, Responsable national à la Santé

Publié dans Communiqué de presse

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article