Le comité présidé par Balladur a été officiellement installé avant hier à l’Elysée.

Publié le par titof

Nicolas Sarkozy ne fait rien pour rien. Il le dit lui-même, le comité de réflexion sur les institutions qu’il a officiellement «installé» avant hier à l’Elysée n’est pas là pour «produire des documents» mais bien pour «aider le gouvernement à prendre ses décisions». Dans l’esprit du chef de l’Etat, la contrepartie de cette reconnaissance opérationnelle va de soi : les douze personnalités qui ont accepté de phosphorer sur la modernisation de la Ve République sous la présidence de l’ancien Premier ministre, Edouard Balladur sont invités à réfléchir vite. Leurs conclusions devront lui être transmises d’ici au 1er novembre, la réforme constitutionnelle devant, elle, avoir été «votée avant les municipales de 2008».

Amadouer.  La feuille de route fixée, Nicolas Sarkozy s’est gardé de préciser trop ses attentes, préférant insister sur la «grande liberté» de propositions d’un comité ad hoc, dont il entend jouer comme d’une caution morale. La participation à ses travaux d’un ténor du PS comme Jack Lang ou de compagnons de route de la gauche, comme l’ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon, Olivier Schrameck, devrait ainsi permettre à l’Elysée d’amadouer une opposition parlementaire, en mesure de faire capoter la réforme institutionnelle souhaitée par l’Elysée. Les Verts ne sont pas dupes : «Cette commission dite mixte est composée de personnalités qualifiées, d’accord entre elles, en particulier sur la montée d’un cran du système présidentiel français.»

Césarisme.  Mais cette ouverture est insuffisante pour désamorcer les accusations de césarisme. «Jamais on a assisté à une telle concentration, une telle personnalisation du pouvoir, s’est récrié de son côté, le leader du Modem, François Bayrou. Nicolas Sarkozy cherche une américanisation, une peopolisation du pouvoir.»

Sarkozy montre patte blanche. Son objectif : trouver «l’équilibre» entre les propositions du comité, ses souhaits et ceux des partis consultés. «Ma marge de manœuvre est entre mes convictions et ma capacité à convaincre», a-t-il dit. S’agissant du comité piloté par son ancien mentor, Edouard Balladur, la tâche ne devrait pas être si rude .

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