Bordeaux - Muhlis Altun a été libéré

Publié le par titof

Le juge des libertés et de la détention a ordonné la libération du père de famille kurde.

Le juge du tribunal de grande instance de Bordeaux a ordonné hier soir la libération de Muhlis Altun. Le kurde avait observé une grève de la faim de deux semaines et avait dû être hospitalisé d'urgence à la demande de ses avocats. Il demeure toutefois en situation irrégulière et risque toujours l'expulsion.

Muhlis Altun aurait dû être expulsé jeudi matin, mais à la demande de l'un de ses avocats, les pompiers intervenus d'urgence au centre de rétention administrative de Bordeaux l'avait fait hospitaliser en raison de l'aggravation de son état de santé.

La mobilisation s'était renforcée depuis plusieurs jours, autour du cas de ce jeune père de famille soutenu par RESF, le Réseau éducation sans frontière. Une manifestation pour sa libération et sa régularisation avait rassemblé mercredi entre 200 et 300 personnes, 150 selon la police.

Les manifestants, formant une chaîne humaine autour de la place Gambetta, étaient vêtus de T-shirt blancs frappés d'affichettes jaunes réclamant la libération de M. Altun et sa régularisation. Une délégation avait été reçue la veille par le préfet délégué pour la sécurité et la défense. Lors de cette entrevue, la délégation s'était vu expliquer que "M. Altun avait épuisé toutes les voies de recours", selon une responsable de RESF.

Muhlis Altun, un maçon de 39 ans, membre du PKK, parti autonomiste kurde de Turquie, a fui son pays avec sa famille pour des raisons politiques. Ils sont arrivés en France en octobre 2004 et vivent à Cenon en banlieue bordelaise. Les demandes d'asile politique et les recours possibles ont été rejetés, de telle sorte que depuis un an le père de famille sans-papier vit dans l'illégalité.

Il a été interpellé sur un chantier le 26 mars dernier et placé, en attente de son expulsion, au centre de rétention administrative de Bordeaux dans les sous-sols du commissariat de police de Mériadeck. Il observait une grève de la faim depuis le 29 mars et se disait prêt à mourir, laissant une veuve et 3 orphelins, plutôt que de retourner dans son pays.

Deux de ses trois enfants, Kubra, 10ans, et Ibrahim, 12 ans, sont scolarisés à Cenon et ont été dernièrement parrainés civilement à la mairie de Cenon devant une cinquantaine de personnes.

Publié dans Actions solidaires

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