Le gouvernement renouvelle un dispositif d'accueil du handicap à l'école; les associations dubitatives

Publié le par titof

PARIS - Le gouvernement a renouvelé lundi le dispositif "Aide Handicap Ecole" mis en place il y a un an afin de faciliter les démarches des familles d'élèves handicapés, ce qui n'a pas empêché les associations de réclamer davantage de moyens.

En 2007-2008, près de 110.000 élèves en situation de handicap ont été scolarisés dans le premier degré -dont près de 10% dans l'enseignement privé- et 52.350 dans le second degré. L'effectif des élèves accueillis a progressé de plus de 4,5% par rapport à 2006-2007.

Les actions en faveur de la scolarisation des élèves handicapés ont été renforcées par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des chances. Elle assure à l'élève, le plus souvent possible, une scolarisation en milieu ordinaire au plus près de son domicile, associe étroitement les parents à la décision d'orientation de leur enfant et garantit la continuité d'un parcours scolaire, adapté aux compétences et aux besoins de l'élève.

Le dispositif "Aide Handicap Ecole" consiste en une plate-forme téléphonique gérée par 22 personnes. Les familles peuvent faire la demande de scolariser à l'école maternelle leurs enfants handicapés dès l'âge de 3 ans. Le service de presse du ministère de l'Education nationale a expliqué à l'Associated Press que "70% des questions tournent autour du matériel".

Contacté par l'AP, Bénédicte Kail de l'Association des paralysés de France (APF) a salué le renouvellement de cette initiative, "même s'il reste beaucoup à faire".

Elle a rappelé le bon déroulement et l'utilité des séances de travail hebdomadaires sur le sujet menées régulièrement avec le ministère de l'Education Nationale. Mais, a-t-elle noté, "il y a de plus en plus de demandes et le gouvernement, qui a mis l'effort en premier sur l'enseignement élémentaire, ne suit pas". Beaucoup de lycées ne sont pas accessibles, plus particulièrement ceux qui dispensent un enseignement professionnel.

Décrivant une situation "très disparate", Mme Kail a déploré que les chiffres communiqués "ne tiennent pas compte de la différence entre scolarité partielle et complète". Le ministère de l'Education nationale s'est félicité d'avoir "réussi à répondre aux demandes des parents", tout en reconnaissant que "quelques milliers d'entre eux n'ont pas trouvé" d'écoles.

Un chiffre délibérément minoré, selon l'Unapei, qui fédère 750 associations de familles accompagnant une personne handicapée mentale. Ce sont en fait 15.000 enfants atteints de handicaps et majoritairement polyhandicapés qui n'auraient pas pris le chemin de l'école en 2007-2008. Un chiffre à comparer avec celui émanant de la dernière étude ministérielle, qui faisait état de 5.000 enfants en déshérence.

Un sondage Unapei-Ipsos-Leclerc, rendu public lundi, indique que 86% des enseignants se disent prêts à prendre en charge des enfants handicapés mentaux, alors que seuls 26 % d'entre eux ont compté dans leur rang un jeune déficient. AP

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