L’unité UMPiste vole en éclat : Budget - la cacophonie gouvernementale brouille la révolution verte. (1)

Publié le par titof

La cacophonie gouvernementale autour du projet de loi de finances et de la fiscalité verte, à coups de fuites savamment orchestrées, irrite les milieux industriels et le Medef et risque d'entraver les ambitions du ministère du Développement durable.

Après les députés UMP la veille, le Medef est monté au front jeudi pour dénoncer "un énorme désordre en termes de communication" et exprimer "l'irritation et l'énervement" de ses membres.

"Voir le gouvernement et la majorité jouer au ping-pong sur des sujets qui sont aussi importants pour certains industriels c'est irritant", juge Jean-Pierre Clamadieu, responsable du développement durable au sein de la fédération patronale. "On demande un peu d'ordre et de méthode... et qu'on mette fin à cette créativité désordonnée", poursuit-il.

En vol pour Rome, le Premier ministre François Fillon a regretté "un peu de précipitation dans la communication", ajoutant: "Ce n'est pas très raisonnable".

Enervement partagé au ministère de l'Ecologie où l'on subit depuis le début du mois les fausses confidences distillées à la presse par les services du Budget notamment.
"Quand vous ouvrez les journaux et écoutez les radios, vous avez l'impression qu'on va faire du bonus-malus partout et sur tout", constate Jean-Louis Borloo, contraint de courir les plateaux pour démentir les fausses annonces. "On ne fera rien sans concertation avec les industriels et sans études d'impact", souligne-t-il.
"Personne n'est pour un débridage généralisé et inconséquent, on agira pas à pas", insiste-t-il.

Quand il se veut consensuel, il explique qu'Eric Woerth, le ministre du Budget, est "dans son rôle" et qu'il a la lourde charge de "construire le budget de la France". Quand il l'est moins, il file la métaphore tennistique et entend abattre ses contradicteurs d'un "six-zéro" à l'arrivée.

A l'Ecologie, on ne se gêne pas pour désigner les services de M. Woerth comme source des fuites: à l'heure où chaque ministère quête un arbitrage favorable du Premier ministre, lâcher que le dispositif d'écoprêt à taux zéro pour la rénovation thermique des logements coûterait un milliard d'euros à l'Etat, c'est "agiter le chiffon rouge pour effrayer Matignon".

M. Fillon a assuré jeudi qu'en dépit des rumeurs et espérances, "aucun arbitrage" n'avait encore été pris sur le bonus-malus.

Mais l'impression générale ramène la fiscalité verte à un agrégat de taxes et de ponctions supplémentaires.

Alors que "la fiscalité verte c'est moins d'impôt et plus de pouvoir d'achat", insiste M. Borloo jeudi dans une interview au Monde.

Le ministère du Développement durable rappelle l'architecture de la "croissance verte", assise sur trois textes piliers "dont l'un ne peut se comprendre sans l'autre".
La loi Grenelle 1 énonce les grands principes arrêtés en termes de logement, transports, énergie, biodiversité et santé: le Parlement l'examinera à partir du 6 octobre. Le projet de loi Grenelle 2 doit être incessamment transmis au Conseil d'Etat, c'est "la boîte à outils" du Grenelle, la traduction technique nécessaire à sa mise en oeuvre. Enfin, des dispositions fiscales dans le Budget 2009, connues fin septembre, permettront d'encourager comportements vertueux et sobriété énergétique.
Jeudi l'ancienne ministre de l'Environnement Corinne Lepage s'est portée au secours de M. Borloo: son parti Cap 21 a "dénoncé avec force les coups de butoir orchestrés par une partie de la majorité présidentielle (pour) torpiller une nouvelle fois les engagements pris à l'issue du Grenelle de l'Environnement".

AFP

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