Vaudou et pressions de l'Elysée sur la justice

Publié le par titof

Sur le thème du droit légal et du droit à l'humour, le Syndicat de la magistrature dénonce les «pressions inacceptables» sur la justice qui viennent d'être émises par Henri Guaino. Rappelons que le conseiller spécial du président de la République s'était emporté, dimanche 2 novembre, sur Europe 1, contre le jugement déboutant Nicolas Sarkozy de sa plainte contre la commercialisation d'une poupée vaudoue à son effigie.

 «A titre personnel, je pense qu'il est parfaitement incongru, scandaleux, moralement inacceptable (...) qu'on puisse trouver un juge pour dire que ça n'atteint pas la dignité de la personne», avait dit le conseiller, mercredi. Son courroux, fortement adjectivé, commentait le camouflet infligé, quatre jours plus tôt, par la justice qui déniait au président de la République le droit de demander le retrait de la vente de ce piquant objet, au nom de son «droit à l'image absolu et exclusif».


Sarkozy en Poupée Vaudou, arroseur arrosé de la caricature
par alizoh8

Une intervention incongrue, pour les magistrats, car le code pénal interdit de critiquer ainsi publiquement une décision de jutice (fût-ce sur une radio privée). En effet, l'article 434-25 du code sanctionne le fait de «jeter le discrédit, publiquement par actes, paroles, écrits ou images de toute nature, sur un acte ou une décision juridictionnelle, dans des conditions de nature à porter atteinte à l'autorité de la justice ou à son indépendance».

Scandaleux, car le président de la Répubique a fait appel du jugement; il s'agit bien d'une pression de l'Elysée sur une procédure en cours et sur les magistrats qui seront amenés à examiner l'appel.

 Inacceptable, dans la mesure où le chef de l'Etat n'est pas un justiciable comme un autre. Il est même, excusez du peu, le garant constitutionnel de l'indépendance de l'autorité judiciaire. Aussi les magistrats du SM demandent-ils à «l'entourage du chef de l'Etat» de «cesser toute forme d'intrusion dans le cours de la justice», dans leur communiqué. Pour qu'«on» ne trouve plus un conseiller spécial de Nicolas Sarkozy attenter ainsi à la «dignité» de la justice!

LA SOURCE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article