CN du PS: en détail – 1/2

Publié le par Sarkomance

par Michèle Delaunay

Entre les deux mi-temps, discours des représentations des motions et discours de la Première Secrétaire, la pièce maîtresse du Conseil National devait être le vote du texte d’orientations et des amendements. Finallement, c’est quand même pour ça que nous étions là-bas !

Las ! La pièce maîtresse a tourné à la farce pour cause d’horaires médiatiques. Le Président du Conseil National, Michel Destaut avait promis à Martine qu’elle commencerait à parler à 12 heures 30 pour pouvoir passer au journal de 13 heures. Les discours de la partie débat ayant un peu trainé, nous sommes trouvés à midi 15 sans avoir présenté les amendements ni voté quoi que ce soit. Parodie de présentation de l’ensemble des amendements en quelques minutes et le Président demande qu’on lève les mains pour aprouver ou contrer. Pour accélérer encore, on nous prie de voter tous les amendements ensemble. « Alors qui est contre ? Qui est pour ? »

Quelques mains se lèvent dans le désordre ; sur les bas-côtés de la salle personne n’avait même compris ce qui se passait. La motion E demande une suspension de séance. Cinq minutes sont accordées.

Il en fallait dix pour atteindre dans la cohue la salle où nous réunir deux étages plus haut. Juste arrivés, on nous apprend que la séance avait repris et que le texte était considéré comme voté. Martine pouvait parler et figurer au 13 heures.

Nous redescendons, quelque peu refroidis de cette parodie de démocratie après un congrès qui ne fut pas un modèle en la matière.

En off aussi, mon impression sur les discours. Un seul dans la première partie était soulevé par une vraie flamme : celui de Julien Dray. Je ne l’avais jamais entendu dans ce type d’exercice, il a su dépasser son texte c’est à dire lui donner une dimension allant au delà des mots eux-mêmes.

Martine Aubry a parlé une heure 30 ; à peu près à égalité de temps pour la partie constat et pour la partie orientations du Parti. Un discours très construit et très (bien) écrit, solide, un peu vache à l’occasion en particulier à l’égard de François Hollande, égratigné à plusieurs reprises (« enfin, Solférino, va recommencer à bourdonner et à redevenir ce qu’il était du temps de Jospin.. » mais dont personne n’est sorti transfiguré. Pas une once de cet humour dont François Hollande nous charmait. L'humour n'est pas une facilité, il est une distance, une proximité qui contrevient aux difficultés d'être proches, une volonté de réunir sans renier. J'aurais la même lecture objective d'un discours de Ségolène ou de quiconque.

Le vote tronqué de la mi-temps a été repris à l'issue du discours de Martine Aubry, contrevenant à la règle légitime de n'entendre l'Elu qu'après avoir approuvé son programme ; résultat : 146 voix contre 72 abstentions.

Je mets ce soir en ligne ce texte écrit dans l'avion du retour, très factuel, car je crois que nous devons tous prendre de la distance avant de commenter au fond.

http://www.michele-delaunay.net/
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