Ségolène Royal au risque d’un nouveau référendum sur l’Europe

Publié le par JACOBS Christophe

Ségolène Royal a réaffirmé mardi qu’elle était "prête à prendre le risque politique" d’un nouveau référendum sur les institutions européennes, lors d’une réunion du PS consacrée à l’Europe sociale, à Paris. "Il faut prendre des risques pour l’Europe. Je suis prête à prendre ce risque politique", a déclaré la candidate socialiste.

Appelant les pays "qui sont socialistes, qui sont sociaux-démocrates" à se mettre d’accord "sur la bataille politique à mener", elle a estimé qu’il fallait d’abord faire "la preuve en amont" sur notre "volonté politique de mettre en application un nouveau protocole économique, social et environnemental pour l’Europe".

"S’il n’y a pas cette preuve en amont là où nous pouvons agir dans certains pays, alors ce sera très difficile de revenir avec un référendum", a-t-elle assuré.

Il faut réussir "à faire progresser un certain nombre d’idées majeures comme celle dans chaque Etat membre d’un salaire minimum, d’un dialogue social de qualité, d’un taux plancher pour l’impôt sur les sociétés", a-t-elle ajouté.

"La réussite d’un référendum sur un futur traité le 14 juin 2009 dépend de nous, de notre force politique, de notre courage, de notre passion", a-t-elle ajouté devant près de 250 responsables socialistes, dont l’ancien président de la commission européenne Jacques Delors et le premier secrétaire du PS, François Hollande, et en présence du président du Parti socialiste européen, le Danois Poul Nyrup Rassmussen. "Il faut faire les choses dans l’ordre, d’abord redresser la France, redresser l’Europe, lutter contre le chômage, lutter contre les délocalisations, pousser en avant les entreprises qui innovent, et à ce moment-là les Français accepteront de lui donner des institutions pour fonctionner et pas l’inverse", a-t-elle dit.

Mme Royal a estimé que "si la France est bien notre patrie, l’Europe est notre nouvelle frontière", une variante d’une formule de François Mitterrand ("la France est notre patrie, l’Europe est notre avenir"). Elle a réaffirmé la nécessité de "mettre en place un gouvernement économique européen avec comme objectif pas seulement la lutte contre l’inflation mais également la croissance et l’emploi", "d’élargir les compétences de la banque centrale européenne" et de se doter d’une directive pour protéger les services publics.

Auparavant François Hollande avait ironisé sur l’"option minimaliste, le mini-traité" proposé par Nicolas Sarkozy "le mini-candidat". Il a expliqué que le PS était pour "un traité global évoquant les institutions, la charte des droits fondamentaux et ce que nous voulons porter comme politiques nouvelles".

Le 17 janvier à Luxembourg, Mme Royal s’était déjà déclarée prête à "assumer les risques politiques" d’un nouveau référendum sur un traité institutionnel européen.

Publié dans Ségolène Royal

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