SARKOZY soutient son mini-traité adopté DANS LE DOS des citoyens

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Les Français ont voté NON au traité constitutionnel Européen. Ils demandaient un gros effort en thermes sociaux et souhaitent qu'il n'ouvre pas la porte à plus de libéralisme. Les français se contredisent lors des présidentielles en votant pour N Sarkozy, représentant du OUI comme beaucoup d'autres candidats. Ils se contredisent d'autant plus que N Sarkozy proposait et soutient toujours un mini-traité adopté par voie parlementaire! Les citoyens n'auront pas leur mot à dire!

le «traité simplifié», souhaité par Nicolas Sarkozy afin de remplacer le défunt traité constitutionnel rejeté, en 2005, par les Français et les Néerlandais, a le vent en poupe (lire ci-contre). «Il y a un consensus qui se forme autour de cette idée», a reconnu José Manuel Durão Barroso, le président de la Commission européenne, lors d'une conférence de presse qu'il a tenue, dans une salle comble, en compagnie du nouveau président de la République, hier soir, à Bruxelles. «Je vois qu'autour de cette idée de traité simplifié, on progresse», a opiné ce dernier, visiblement satisfait. Pour Sarkozy, la «priorité» est que les vingt-sept Etats membres de l'Union, qui se retrouvent pour un sommet les 21 et 22 juin, acceptent de lancer la négociation d'un tel texte : «On a perdu trop de temps, il faut aller vite. » 

Sa présence à Bruxelles, une semaine après sa prise de fonction, où il a aussi rencontré le très fédéraliste Premier ministre belge Guy Verhofstadt, montre clairement qu'il a la volonté de relancer le plus rapidement possible une Union engluée depuis deux ans dans une crise institutionnelle. «Je ne me résous pas à cet immobilisme», a-t-il clamé.

Fonctionnels. Reste à savoir ce que contiendra le «traité simplifié», qui sera négocié sur la base du traité constitutionnel européen. Le chef de l'Etat a rappelé qu'il avait obtenu du peuple français «un mandat pour négocier un traité qui sera ratifié par le Parlement» : «Il y a une marge de négociation de la France pour débloquer la situation. » Mais il a semblé écarter l'idée d'un traité ambitieux puisqu'il a affirmé que le futur texte contiendrait «peu d'articles». On est loin des «120, 130 articles» évoqués, il y a quelques jours, par Alain Lamassoure, le député européen qui l'a conseillé dans cette démarche. On est donc très près de ce que souhaitent les Britanniques, qui ne veulent reprendre de la constitution que quelques articles purement fonctionnels. C'est pourquoi le camp des dix-huit pays qui ont voté «oui» se mobilise. Romano Prodi, le chef du gouvernement italien, a ainsi menacé, mardi, de créer une «avant-garde de pays», faute d'un «compromis élevé» . Sarkozy lui a répondu : «Le traité simplifié, c'est la seule solution possible ; la solution, ça ne peut pas être la constitution. » En clair, ce sera à prendre ou à laisser...

Crise. 
D'ici là, le chef de l'Etat a fermement écarté l'hypothèse d'un veto français aux poursuites des négociations d'adhésion avec la Turquie : «Je ne vois pas l'utilité pour l'Européen que je suis de poser cette question, alors qu'elle ne se pose pas maintenant et que nous avons tant de pain sur la planche. Cela donnerait le sentiment que l'on veut bloquer les choses alors que je veux les débloquer. » De fait, un tel veto déclencherait une crise, non seulement avec la Turquie, mais aussi avec les pays européens les plus favorables à son adhésion, comme la Grande-Bretagne... Bernard Kouchner, qui l'accompagnait dans son déplacement bruxellois, va donc pouvoir donner son feu vert à l'ouverture de trois nouveaux chapitres de négociations avec Ankara, le 18 juin. La crise avec la Turquie aura bien lieu, mais elle est renvoyée à plus tard : «Je n'ai pas changé d'avis», a répété Sarkozy, «je ne pense pas que la Turquie ait sa place en Europe.»

 

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