Le PS a "bel et bien" accepté l'économie de marché, assurent Hollande et Emmanuelli

Publié le par titof

Le PS a "bel et bien" accepté l'économie de marché mais n'a pas renoncé à la "réguler", ont clamé de concert vendredi François Hollande et Henri Emmanuelli en dénonçant un "faux débat" et un faux procès fait au parti.

"Pour celles et ceux qui ne s'en seraient pas encore aperçus, il y a longtemps que nous avons accepté l'économie de marché et, dans l'ensemble, nous l'avons plutôt bien gérée", a ironisé l'ancien président de la commission des Finances de l'Assemblée nationale Henri Emmanuelli, lors d'un atelier intitulé "le socialisme et le marché" à l'Université d'été du PS à La Rochelle.

"Comment ose-t-on demander, sans crainte du ridicule, à un parti dont est issu le directeur général de l'OMC (Pascal Lamy, NDLR) et demain peut-être celui du FMI (Dominique Strauss-Kahn, NDLR) d'accepter 'enfin' l'économie de marché?", s'est interrogé Henri Emmanuelli, membre du "Nouveau PS" à l'aile gauche du parti, se disant "exaspéré" par ce "faux débat".

"Parvenus au pouvoir, les socialistes ont bel et bien accepté l'économie de marché. Ils l'ont fait très précisément le vendredi 23 mars 1983 à 11h du matin" lors du conseil des ministres qui décida sous la direction de François Mitterrand "de rester dans le système monétaire européen et de mettre en oeuvre un plan d'austérité", a-t-il ironisé, en évoquant le "tournant de la rigueur".

"Cette question ne fait pas débat entre nous", a appuyé peu après François Hollande lors d'une rencontre avec les jeunes socialistes du MJS à La Rochelle. L'économie de marché "est notre environnement", a-t-il dit, jugeant même que la droite s'est parfois montrée "plus étatiste" que la gauche au pouvoir.

Pour en finir avec cette question récurrente, le Premier secrétaire du PS envisage de procéder à un "acte symbolique" en inscrivant dans le marbre de la déclaration de principes du parti -sa constitution- que le PS "accepte non seulement le marché mais la mondialisation" et que "le rôle des socialistes est de répondre au défi de la mondialisation".

"C'est fini le Grand soir!", a clamé François Hollande. "Nous, on est là pour la réforme, pour la réforme exigeante, la transformation de la vie quotidienne. Cela prend du temps".

Samedi dernier, à Melle (Deux-Sèvres), Ségolène Royal avait également déploré un "faux débat". "Je vais vous choquer et je vais vous dire que le marché nous est aussi naturel que l'air que l'on respire ou que l'eau que l'on boit", avait-elle moqué.

AP

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article