Les syndicats dénoncent les décrets annoncés sur les retraites

Publié le par titof

(Reuters) - Les syndicats ont vivement réagi aux informations selon lesquelles les décrets d'application de la réforme des régimes spéciaux de retraite seraient publiés d'ici mi-janvier au Journal officiel.

Dans son édition de mercredi, le quotidien Les Echos rapporte que la durée de cotisation des bénéficiaires de ces régimes sera portée à 41 ans en 2016.

"Les décrets de mise en application de la réforme des régimes spéciaux de retraite ont été transmis à la SNCF, à la RATP, à EDF et à GDF", précise le quotidien économique, qui ajoute qu'"ils paraîtront au Journal officiel d'ici à quinze jours".

"Le gouvernement, soucieux de matérialiser au plus vite un des engagements de campagne de Nicolas Sarkozy, veut ainsi marquer l'entrée en vigueur de la réforme, sans attendre la poursuite, en janvier et en février, des négociations complémentaires dans ces entreprises", poursuit le journal.

Au 1er décembre 2012, la durée de cotisation des salariés placés sous ces régimes spéciaux sera portée de 37,5 ans à 40 ans.

Fait nouveau, ajoutent Les Echos, "les textes précisent qu'après 2012, la durée est augmentée d'un trimestre au 1er juillet de chaque année jusqu'à atteindre la durée maximale fixée par la réforme de 2003."

En 2016, elle devrait donc être de 41 ans, comme pour le secteur privé et la fonction publique.

Interrogé sur France Info, le ministre du Travail, Xavier Bertrand, s'est défendu d'avoir voulu prendre qui que ce soit pas surprise.

"Soyons clairs : J'ai toujours joué carte sur table", a-t-il affirmé.

"J'ai toujours dit que si le public et le privé passaient à 41 ans par la suite, les régimes spéciaux ne resteraient pas à 40 ans. Vous ne pouvez pas mettre l'ensemble des Français sur un pied d'égalité un jour et ensuite laisser se reproduire des différences de traitement par la suite", a-t-il expliqué. "Personne aujourd'hui ne découvre quoi que ce soit".

"COUP DE FORCE"

"Le dossier des régimes spéciaux n'est pas clos", ont répliqué les fédérations CGT des cheminots, mines, énergie et des transports, qui ont renouvelé leur appel à une manifestation nationale unitaire le 22 janvier.

Didier Le Reste, secrétaire général de la CGT-Cheminots, s'en est expliqué.

"J'entends bien que la CGT puisse mobiliser l'ensemble des assurés sociaux, qu'ils soient du régime général, du régime de la fonction publique et des régimes spéciaux pour s'opposer à l'allongement sans fin des durées de cotisation qui n'est pas le bon levier à actionner pour assurer la pérennité du système par répartition et garantir le pouvoir d'achat pour les retraités", a-t-il dit sur France Info.

Force ouvrière Cheminots indique pour sa part dans un communiqué qu'elle se rendra à l'interfédérale proposée par SUD-Rail vendredi matin "afin d'envisager les suites à donner à cette nouvelle provocation".

Pour l'union syndicale Solidaires, l'allongement à 41 ans de la durée de cotisation pour une retraite à taux plein dans les régimes spéciaux est un "mauvais coup" du gouvernement, qui veut "vider la négociation de tout contenu".

"Face à ce type de comportement inadmissible, l'heure n'est plus aux actions, entreprise par entreprise ou secteur par secteur", poursuit Solidaires dans un communiqué, "il faut construire les conditions d'une réaction d'ensemble des salariés (...) pour être capable de bloquer une offensive antisociale sans précédent".

La Ligue communiste révolutionnaire dénonce un "coup de force gouvernemental".

"L'heure est à la riposte", estime dans un communiqué la formation d'Olivier Besancenot, qui invite "tous les partis de gauche" à "agir ensemble pour refuser cette nouvelle dégradation des conditions de travail et de vie des salariés".

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