Non les chômeurs ne sont pas des fainéants

Publié le par titof

Depuis maintenant trois ans, la majorité UMP et le patronat nous assènent tous les 6 mois la même litanie : «En France, il y a 500.000 emplois non pourvus». De quoi alimenter la vindicte populaire contre ces «fainéants de chômeurs» qui refusent de bosser. De quoi aussi alimenter le discours de ceux qui aspirent à une dérèglementation généralisée du marché du travail, en tête desquels on trouve le Président de la République.

Des provocations saluées par le patronat

En ce début d’année, en guise de vœux aux millions de personnes qui galèrent pour trouver un VRAI emploi, Nicolas Sarkozy persiste et signe en annonçant que les chômeurs seront sanctionnés «en cas de refus de deux offres acceptables», laissant entendre, là encore, qu'ils refusent de travailler malgré les propositions qu'on leur ferait. Cette déclaration de guerre aux chômeurs (mais pas au chômage !) a immédiatement été saluée par le président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) Jean-François Roubaud, qui s'est félicité de la volonté du Président de la République. Et ce dernier d’user d’un argument massue qui justifierait cette chasse aux fainéants : «Je suis tout à fait d'accord puisque nous avons 400.000 offres d'emploi (500.000 selon le Medef - NDLR) qui ne sont pas pourvues dans les métiers comme l'informatique, les services à la personne, l'hôtellerie/restauration, le bâtiment, les travaux publics».

Une passivité pour le moins suspecte

Les propos du Président de la République et des représentants de la CGPME et du Medef, nous inspirent la réaction suivante : Nous dénonçons formellement le mensonge des 500.000 emplois non pourvus qu’on nous assène depuis maintenant 3 ans !

S'il y a réellement 500.000 emplois non pourvus dans notre pays, qu’attendent le gouvernement et le patronat pour engager des plans massifs de formation à destination des personnes qui pourraient les occuper ? Et qu’attendent-ils pour «revaloriser» les salaires correspondants à ces emplois ? Car depuis ces dernières années, aucune mesure concrète n’a été prise pour rendre ces 500.000 emplois plus attractifs ! Cette passivité du patronat et du gouvernement suscite bien des interrogations...

Vers une disparition des salaires minimums ?

En usant de cet argument mensonger, le gouvernement et le patronat préparent l’opinion publique à une dérèglementation généralisée du marché du travail (déjà en cours). Derrière la guerre déclarée aux chômeurs qui «refuseraient des emplois disponibles» se cache deux objectifs : déréglementer la durée du temps de travail (qui pourrait être négociée directement entre employeurs et salariés, comme l’a récemment envisagé le Premier ministre) et, à terme, supprimer les «salaires minimums». 

Encore une fois la position du patronat et du « gouvernement » est claire :

Diviser pour régner !

par Danielle Sokolonski

http://avecvousds.over-blog.com

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