Hollande affiche ses ambitions pour les municipales

Publié le par titof

François Hollande aimerait partir en beauté. Lors de ses derniers vœux en tant que Premier secrétaire, il a affiché jeudi sa volonté de faire du PS, toujours en crise post-défaite, "le premier parti de France" et un "contre-pouvoir" à Nicolas Sarkozy, "président moi-je", lors des élections municipales des 9 et 16 mars.

Devant les journalistes réunis rue de Solférino et quelques dirigeants du parti -mais aucun "éléphant"-, M. Hollande s'est longuement livré à un exercice dans lequel il excelle: le démontage de "l'omniprésidence" de Nicolas Sarkozy. Un pouvoir "personnel, impuissant, inquiétant", a-t-il résumé.

Le député-maire de Tulle a dénoncé la "posture personnelle" du "président moi-je". "Il convoque le Parlement hier (NDLR: pour ses voeux aux parlementaires mercredi à l'Elysée) comme s'il en avait le droit, il voudrait même changer la Constitution pour s'inviter en permanence à l'Assemblée nationale et au Sénat", a-t-il attaqué. "Méfiez-vous, il va s'inviter chez vous aussi, dans vos rédactions et peut-être dans vos domiciles."

Pour M. Hollande, "le sarkozysme n'est pas une doctrine" mais "un narcissisme compassionnel" d'un "président m'as-tu vu". "Nous ne demandons pas à voir, nous demandons à connaître les résultats", a-t-il lancé.

Le Premier secrétaire du PS a dépeint un président "impuissant" à répondre à la préoccupation numéro un des Français, le pouvoir d'achat. "On nous parle relance de la consommation, et il nous fait l'aveu: les caisses sont vides. Qui a donc vidé les caisses (...) si ce n'est une majorité qui a voté 15 milliards de cadeaux fiscaux?", a-t-il demandé.

Le numéro un socialiste a en outre dénoncé le caractère "inquiétant" des dernières annonces de Nicolas Sarkozy. Alors que le chef de l'Etat, revenant sur ses propos de la veille lorsqu'il avait souhaité ouvertement la fin des 35 heures en 2008, avait assuré mercredi que le gouvernement n'entendait pas supprimer la durée légale du travail, il a rappelé que cette intention découle bel et bien de la lettre adressée fin décembre par François Fillon aux partenaires sociaux.

François Hollande a marqué sa volonté de faire de son parti un "contre-pouvoir". Celui qui doit quitter ses fonctions lors du congrès prévu d'ici la fin de l'année s'est fixé pour objectif de devenir "le premier parti de France" lors des élections municipales et cantonales des 9 et 16 mars. Et donc de contrôler la majorité des grandes villes et des conseils généraux à l'issue du scrutin.

Des voeux pieux? Le Premier secrétaire aimerait bien que la préparation du congrès, qui agite déjà le parti socialiste, ne parasite pas la campagne des municipales. "Le temps aujourd'hui n'est pas à la préparation du congrès mais à la préparation des municipales", a-t-il glissé, souhaitant des socialistes "tournés vers les Français" et non "vers eux-mêmes".

Dans une pique à son ex-compagne Ségolène Royal, qui a affiché ses ambitions la semaine dernière, et aux autres prétendants à sa succession, il a rappelé que le leadership n'est "pas le préalable", mais "la conclusion du processus".

Pas sûr qu'il soit entendu. D'autant que l'image donnée ces derniers jours par les socialistes est celle d'une cacophonie sur la question qui les divise depuis 2005, l'Europe.

L'appel lancé mardi par Jean-Marc Ayrault au boycottage du congrès du 4 février, qui doit entériner la révision constitutionnelle préalable à la ratification du traité de Lisbonne, n'a guère été suivi. Des tenants du "oui" et du "non" ont aussitôt fait savoir qu'ils iraient à Versailles pour faire valoir leurs positions respectives. Ridiculisé, M. Hollande a été contraint de reconnaître que la "liberté de conscience" serait la règle.

Dans ces conditions, le numéro un socialiste n'a pas caché que son prochain départ serait un soulagement. "Est-ce que j'arriverai à être heureux sans être Premier secrétaire? Ma réponse est oui", a-t-il répondu quand on lui a demandé de formuler un vœu pour lui-même. AP

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article