« Si on autorise les grandes cultures OGM, on peut s’attendre à une contamination généralisée »

Publié le par titof

Alors que le groupe socialiste à l’Assemblée nationale va demander demain l’organisation d’un référendum sur les OGM, en défendant une “motion référendaire” lors de l’examen du projet de loi, Germinal Peiro, député socialiste en charge du texte, revient sur le fond du texte : l’autorisation de cultiver des OGM aboutira à l’extinction des cultures conventionnelles.

Sur le fond, Jean-Louis Borloo évoque « la législation la plus prudente qui existe ». Qu’en pensez-vous ?

Contrairement aux conclusions du Grenelle de l’environnement, qui prévoyaient de garantir la liberté de cultiver et de consommer sans OGM, le texte adopté prévoit dans l’article 1 que l’on garantit la liberté de produire et de consommer avec ou sans OGM. Il n’est pas honnête de mettre sur un pied d’égalité ceux qui veulent produire sans OGM et ceux qui veulent produire avec. Car toutes les études montrent que la coexistence entre des cultures OGM et des cultures conventionnelles ou biologiques n’est pas possible. Si on autorise les grandes cultures OGM, on peut s’attendre à une contamination généralisée dans quelques années.

Ce constat a déjà été fait au Canada. On y a autorisé la culture du colza transgénique sur des surfaces très importantes. Cela a entraîné la disparition du colza non transgénique, à cause de la pollinisation notamment. Ce qui s’est produit pour le colza au Canada peut très bien se produire pour le maïs en France. 0,75% de la surface de maïs en France est produite avec des OGM. Si demain il y a 40% de la surface de maïs qui est OGM, il y a fort à parier que quelques années après, le maïs conventionnel aura totalement disparu et que le maïs biologique n’aura plus sa place.

Que devient l’amendement 252 sur la protection de certaines zones, comme les zones d’appellation contrôlée ?

L’amendement 252 figure dans l’alinéa 2 de l’article 1. Mais il a été affaibli par une phrase que le Sénat a ajoutée, portant sur la définition du « sans OGM ».

Nous avons là un désaccord profond avec le gouvernement. La loi ne définit pas ce qu’est un produit « sans OGM ». Elle ne fait que renvoyer à la réglementation européenne, qui pour l’instant ne définit pas le « sans OGM ». Elle a seulement fixé un seuil de détection des OGM pour l’étiquetage des produits à 0,9%. Selon nous, il faut qu’un produit défini sans OGM soit un produit, où aucune présence d’OGM n’a été détectée. Si le seuil de détection est porté à 0,9%, on va automatiquement affaiblir l’interdiction de cultures OGM dans des zones protégées par l’amendement.

Propos recueillis par Fanny Costes

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