Lynchage de Ségolène Royal (parti socialiste) et le Figaro

Publié le par titof

Lynchage médiatique de Ségolène Royal (parti socialiste) et le Figaro
Il n'est un mystère pour personne que le Figaro soit un journal de droite, quasiment le porte-parole de l'UMP. Son patron, Serge Dassault, ne fait d'ailleurs pas mystère de son aversion de la gauche, avec encore de violentes diatribes en juin 2008.

Je me suis intéressé à ce que publie le Figaro en classant les 60 derniers articles parlant de Ségolène Royal comme factuels, si ni le titre, ni le contenu ne dénotent d'un parti pris. Ils ont été classés hostiles, s'il y avait dans  le contenu des jugements dégradants ou si par le choix du titre il y avait mise en évidence ciblée d'éléments nuisibles. Positifs, s'il y avait une mise en valeur de qualités ou des manifestations de sympathie, d'amitié. Malheureusement, sur près de 60 articles examinés, je n'ai trouvé aucun article amical, soulignant ses qualités ou la mettant en valeur. Sur l'ensemble,  il y a environ 80% d'articles factuels, généralement bien rédigés et environ 15-20% d'articles hostiles, essentiellement dans le choix nuisible du titre.

La manière de procéder du Figaro n'est pas la moins subtile en matière de sabotage et de lynchage médiatique. Il y a en fait très peu d'articles dont le contenu soit franchement partisan (excepté un ou deux éditoriaux) La technique favorite du Figaro est dans le choix du titre des articles : on sort une expression (nuisible) de son contexte et on la met en évidence comme titre, même si elle ne représente guère le contenu de l'article.

 Les rares articles vraiment hostiles, comme ce billet du 7 juillet ont un côté sordide du point de vue de l'éthique rédactionnelle : il tente d'anéantir la tentative de Ségolène Royal de se défendre que ses propos (Betancourt) avaient été sortis de leur contexte. Elle ne faisait pas référence à l'action diplomatique de la France, mais de cela, l'auteur n'en souffle mot, s'acharnant de manière nuisible sur le mot « contexte », mais en ne cherchant même pas à identifier ce contexte. S'il y a un minimum que l'on peut exiger d'un journaliste qui intitule son article « contexte », c'est précisément d'identifier et décrire ce contexte, où devant des centaines de militants québécois, elle venait de faire applaudir à tout rompre la libération d'Ingrid Betancourt, dont elle s'était elle-même déclarée ravie. Ses propos avaient bel et bien été totalement excisés de ce contexte par un journaliste hostile à qui, parmi beaucoup d'autres, elle avait répondu.

Les liens entre Nicolas Sarkozy et la direction du Figaro ne sont plus un mystère pour personne. Le soir du 6 mai, au Fouquet's pour fêter la victoire directement avec Sarkozy il y avait Nicolas Beytout, directeur de la rédaction du Figaro et Serge Dassault, actionnaire-propriétaire du Figaro et de Socpresse, les restes de l'ex-empire Hersant.

Bien sûr, un financier comme Serge Dassault est libre de ses opinions politiques. Mais il y a un grave danger pour la démocratie à partir du moment où son groupe comprend deux pôles d'activité, l'un, aéronautique militaire et l'autre médiatique et ce, lorsque le succès du premier est dépendant de ses bonnes relations avec le pouvoir. Le risque d'un clientélisme est énorme. L'intérêt de Sarkozy étant d'avoir des médias qui roulent pour lui et contre la principale opposante. L'intérêt de Dassault est clairement de plaire au pouvoir afin qu'il appuie ses efforts de commercialisation aéronautique militaire.
Et que l'on ne vienne pas me dire que Sarkozy ne fait rien pour Dassault :

·         Discussions sur le point d'aboutir avec la Lybie sur la vente de 14 avions de combat « Rafale », mises en route probablement par Sarkozy lors de la visite de Kadhafi en décembre 07.

http://www.usinenouvelle.com/article/dassault-va-t-il-se-consoler-des-coupes-budgetaires-par-l-export.140292
·         Sarkozy appuie une offre de Dassault pour un achat d'avions pour 10.2 milliards d'Euros par l'Etat Hindou

http://www.latribune.fr/info/Le-president-Sarkozy-grappille-quelques-contrats-en-Inde-~-ID023B75B182AD0493C12573DB00382542-$RSS=1
·         L'Elysée est manifestement impliqué dans des discussions avec les Emirats arabes pour l'achat de « Rafales » de Dassault, vu que c'est justement l'Elysée qui donne la primeur de l'information

http://tf1.lci.fr/infos/economie/entreprises/0,,3870667,00-peut-etre-bout-tunnel-pour-rafale-dassault-.html
Je n'ai rien contre le fait qu'un chef d'Etat cherche à faire réussir les entreprises de son pays. Tel est même son devoir. Tant mieux, si Dassault parvient à décrocher des contrats. Ce qui me dérange, c'est le deal, l'intérêt réciproque, qui me paraît sous-tendre cette relation que je juge malsaine : les médias à la solde du pouvoir, contre l'appui étatique à la conclusion de contrats avec des Etats étrangers.

Les conséquences en sont gravissimes pour la démocratie.

Cela implique que le lecteur qui n'est pas conscient de ces éléments, va avoir une information déformée, une impression d'ensemble négative d'un / une opposante de gauche. Ca fausse totalement la formation de l'opinion publique et est de nature à modifier le choix des électeurs.

Publié dans Ségolène Royal

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