Hu Jia: le symbole de la dissidence moderne

Publié le par titof

En quelques années, Hu Jia est devenu un symbole. Contrairement aux centaines de milliers d’anonymes persécutés en Chine, son cas a été relayé par la presse étrangère et a révélé la banalité de surveillance exercée par l’Etat policier chinois.

Car le crime d’Hu Jia est de s’être un peu trop exprimé sur les sites Internet. Aux prémices du Web, ce défenseur des sidéens et des prisonniers politiques depuis le début des années 90 avait ouvert un site puis un blog pour y raconter ses combats qui occupaient sa vie depuis le début des années 90. Il s’y exprimait avec des vidéos ou des textes offensifs. Malgré la censure de Pékin, il avait ensuite continué à s’exprimer sur des sites étrangers.

Justice expéditive

Le 27 décembre 2007, il est arrêté pour «incitation à la subversion au pouvoir de l’Etat». En moins de quatre mois, il est condamné par le tribunal intermédiaire de Pékin à trois ans et demi de prison et à un an de privation de ses droits politiques. Le 8 mai 2008, Hu Jia est alors transféré vers le centre de détention de Hubai à Tianjin (200 km à l’est de Pékin). Sa femme et leur jeune fille de 10 mois sont surveillées en permanence à Pékin. Depuis jeudi, les associations s'inquiètent d'ailleurs pour la famille du dissident. Toutes les tentatives pour joindre sa compagne de 24 ans ont échoué. L'organisation Défenseurs chinois des droits de l'Homme craint qu'elle ait été arrêtée pour éviter tout contact avec la presse étrangère pendant les JO. Un contact qui a toujours été très important pour le couple.

Quelques semaines avant son arrestation, Hu Jia s’était exprimé grâce à Skype sur le site de RSF :


Ce combattant des Droits de l’homme était dans la ligne de mire des autorités depuis longtemps. En mars 2006, il avait été détenu au secret pendant 40 jours. A sa remise en liberté, son appartement était devenu une résidence surveillée. Tous les jours, des policiers encerclent son immeuble et l’empêchent de sortir, tandis que Zeng Jinyan, est suivie dans ses moindres déplacements.

Son cas illustre l’augmentation de la répression du régime chinois à l’approche des JO. Le 26 novembre 2007, Hu Jia déclarait grâce à une webcam devant le Parlement européen : «C’est ironique que l’un des responsables de l’organisation des JO soit le chef du Bureau de la Sécurité publique qui est responsable de tant de violations des droits de l’homme. Il est très grave que les promesses officielles n’aient pas été tenues avant les Jeux olympiques».

Matthieu Goar

LA SOURCE

Pour lire le portrait d’une autre dissidente, Wang Ling


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