Les syndicats appellent les salariés à une "mobilisation massive" début 2009

Publié le par Sarkomance

AFP - Bientôt délivrés de l'hypothèque des élections prud'homales, les syndicats français vont tenter de capitaliser les inquiétudes et le mécontentement des salariés face à la crise en appelant à une "mobilisation massive" début 2009, sans avancer ni date ni modalités.

Les huit principales centrales syndicales (CFDT, CFE-CGC, CFTC, CGT, FO, FSU, Solidaires, et Unsa) ont décidé lundi "le principe d'une mobilisation massive des salariés au début de l'année 2009", notamment pour l'emploi, le pouvoir d'achat, les protections sociales et "les conditions d'une relance économique", selon un communiqué commun.

A quelques jours des élections prud'homales du 3 décembre où ils sont en concurrence, les syndicats ont ainsi tenu à montrer leur volonté d'action commune pour l'"intérêt des salariés".

Alors que le chômage est redevenu la première préoccupation des Français (66%), devant l'évolution du pouvoir d'achat (58%) et la santé (57%), selon un sondage TNS Sofres paru début octobre, les syndicats ont constaté "une accentuation des problèmes liés au pouvoir d'achat et à l'emploi".

"Ceci confirme que les salariés, les retraités, les demandeurs d'emploi sont les premiers à payer une crise dont ils ne sont pas responsables", ont-ils poursuivi, en "rappelant leurs responsabilités aux employeurs et à l'Etat" face à la multiplication des plans sociaux, à la précarité des intérimaires et des CDD, au chômage technique, et aux suppressions d'emplois dans les fonctions publiques.

Mais, si le principe d'une mobilisation est désormais acté, les syndicats divergent sur les modalités d'action.

Le secteur public suit d'ailleurs son propre rythme: après la grève de jeudi dernier, les principaux syndicats de l'Education, ainsi que des lycéens et des parents d'élèves ont appelé lundi à une journée de manifestations le mercredi 10 décembre, sans appel à la grève, contre les mesures éducatives du gouvernement.

"Si on fait une mobilisation public-privé sur le pouvoir d'achat, ça ne marchera pas", a averti lundi le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis).

Après une première intersyndicale le 5 novembre ayant conclu que "la mobilisation des salariés (était) un impératif" face aux conséquences sociales de la crise financière, les huit organisations ont convenu lundi de se revoir les 15 décembre et 5 janvier "afin de préciser le contenu et d'arrêter les modalités de la mobilisation".

"Il faut du temps pour se mettre d'accord sur les objectifs précis dans lesquels les salariés se reconnaissent" pour "une mobilisation réussie", a expliqué Marcel Grignard (CFDT), à l'issue des discussions qui ont duré environ quatre heures, au siège de la CFDT à Paris.

FO, qui souhaite "continuer à travailler ensemble tout en portant ses revendications" propres, a rappelé son souhait d'une "grève massive interprofessionnelle". La CGT, FSU et Solidaires ont "déjà pris des initiatives cette semaine", selon Maryse Dumas (CGT) qui a annoncé un "feu roulant d'actions dans les entreprises".

Devant le "risque" que les salariés se sentent "impuissants" face à la crise actuelle, Mme Dumas a souligné que "le fait que les organisations syndicales leur disent le contraire", et "travaillent ensemble" de façon "inédite", était "un élément positif et d'avenir".

Pour Solidaires, le mouvement syndical a la "responsabilité" d'"unifier l'ensemble des salariés". "L'économie doit être au service de l'homme et non l'inverse", a, pour sa part, souligné Gabrielle Simon (CFTC).

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