Urgentistes : l'AMUF appelle à la grève à partir de lundi

Publié le par Sarkomance

L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) appelle les praticiens urgentistes des hôpitaux à la grève à partir de lundi pour dénoncer leurs conditions de travail, les restrictions budgétaires et les fermetures de service, notamment dans les SAMU-SMUR. Le Syndicat des médecins anesthésistes-réanimateurs non universitaires (SMARNU), a apporté son soutien au mouvement.

Concrètement, l'AMUF appelle les urgentistes "ayant accompli leurs obligations de service depuis le début de l'année sur la base de 39 heures hebdomadaires" -c'est-à-dire tous ceux qui ont déjà fait des heures supplémentaires depuis janvier- à un "arrêt total du travail".

L'association appelle également à une "grève totale illimitée", dans les services d'urgence décomptés en demi-journée. Le mouvement devrait toutefois être limité au port d'un brassard "en grève", les médecins étant réquisitionnés pour assurer les permanences de soins.

"La situation des hôpitaux est dramatique, 80% sont en déficit et 20.000 emplois vont être supprimés cette année. Les conséquences pour la population risquent d'être dramatiques avec l'incapacité de certains services d'urgence et de SAMU-SMUR (Service d'aide médicale d'urgence-Service mobile d'urgence et de réanimation) de répondre aux besoins", écrit l'AMUF dans un communiqué.

"Ce mouvement de grève est le résultat de l'exaspération et de la colère des médecins et plus largement du personnel hospitalier qui n'en peut plus de travailler dans des conditions qui se dégradent de jour en jour et qui ne permettent plus d'assurer la sécurité des patients", ajoute l'AMUF.

Pour l'association, "l'étranglement financier des hôpitaux (...) ne peut plus durer. Le projet de loi 'Bachelot' n'apporte aucune réponse et risque de constituer la dernière mesure de destruction du service public hospitalier".

Outre la grève, l'AMUF demande aux urgentistes "de lui faire remonter tout dysfonctionnement organisationnel grave pour la population qui résulterait de la réduction des moyens alloués aux urgences afin que la responsabilité de madame la ministre de la Santé et celle de son directeur de cabinet soient engagées".

"Nous n'avons reçu aucun signe de vie de l'avenue de Ségur", à Paris, où se situe le ministère de la Santé. "On a essayé toute la semaine de rentrer en contact avec eux. On a même proposé de suspendre le mouvement en cas d'ouverture de négociations. On n'a eu aucune réponse", a déclaré à l'Associated Press le président de l'AMUF Patrick Pelloux.

La médecine d'urgence "n'est pas un nouveau sacerdoce", a-t-il précisé. "Oui, nous souhaitons continuer à parfois ne pas compter nos heures, mais on aimerait bien que ce soit rémunéré à hauteur des efforts, qu'à partir de 39 heures, on nous les compte et paye en heures supplémentaires", a-t-il ajouté.

Patrick Pelloux a par ailleurs déploré "les fermetures de service et leur regroupement un peu partout, alors que les gens ont déjà du mal à nous joindre". "Sous prétexte de gestion comptable, les hôpitaux oublient les malades!". AP

 

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