Ségolène Royal seule pilote de sa campagne jusqu'au premier tour

Publié le par JACOBS Christophe

Elle tiendra les points de presse quotidiens, assurera elle-même le service après-vente de son "pacte présidentiel" en faisant œuvre de "pédagogie", tout en poursuivant ses déplacements de terrain: Ségolène Royal a indiqué mardi qu'elle entendait être le seul pilote de sa campagne jusqu'au premier tour et ne se laisserait pas "insulter" par son rival de l'UMP Nicolas Sarkozy, qu'elle a sévèrement averti: "une fois, ça va, mais il ne faut pas qu'il y revienne".

Devant près de 150 journalistes massés au siège du PS, son "QG" de campagne, la candidate socialiste a défendu les cent mesures "concrètes" et les sept piliers de son "pacte présidentiel", dont une synthèse de 24 pages va être diffusée prochainement dans les fédérations du PS. Et d'en tourner elle-même les pages devant les caméras pour en détailler le contenu.

Surtout, elle a annoncé qu'elle tiendrait désormais un point de presse quotidien au siège du parti, en lieu et place de ses porte-parole, sauf lorsqu'elle sera sur le terrain. "Chaque fois que je ne serai pas en déplacement, je tiendrai personnellement le point de presse quotidien", a-t-elle indiqué, affichant ce faisant sa volonté d'être le seul pilote de sa campagne et de porter sur ses seules épaules le verdict des urnes les 22 avril et 6 mai.

Ces points de presse seront pour elle l'occasion d'assurer le service après-vente de ses propositions: "à chaque fois je recadrerai la cohérence de l'action et à chaque fois j'entrerai dans le détail d'une des mesures qui est inscrite dans le pacte présidentiel", a-t-elle précisé.

"Je suis une femme libre", a répété la candidate, qui entend faire sans relâche oeuvre de pédagogie dans la dernière ligne droite. "J'entends garder ma liberté dans cette campagne, c'est-à-dire être très attentive à ce que les Français veulent comprendre" pour faire leur choix, a-t-elle expliqué, soulignant qu'"un Français sur deux déclare ne pas savoir encore pour qui voter". "Je conduis cette campagne en liberté, avec bonheur, avec pédagogie et mon rôle aujourd'hui, de tous ceux qui m'entourent et de tous les citoyens qui me relaient sur le territoire, c'est d'expliquer le contenu du choix qu'ils auront à faire".

Alors que sa campagne a semblé ces dernières semaines zapper de thème en thème au gré de l'actualité et des sujets abordés par ses rivaux, elle s'efforce depuis quelques jours de lui donner une tournure plus sociale.

Après avoir proposé la semaine passée un "contrat première chance" pour les jeunes sans qualification, après s'être affichée lundi avec les grévistes de l'usine PSA Peugeot-Citroën d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), elle a détaillé mardi son "plan de lutte contre l'endettement" et les "tarifications abusives" des banques, dénonçant "une forme d'arnaque". Ce plan prévoit de "plafonner" les frais bancaires, de rémunérer les comptes courants et d'autoriser des "class action" pour les clients des banques.

La candidate du PS s'est aussi fermement opposée à la proposition "mauvaise et dangereuse" de Nicolas Sarkozy d'expérimenter la TVA sociale. "C'est une augmentation des impôts" via la TVA qui touche "tous les consommateurs", a-t-elle accusé. "La vie va être encore plus chère", a-t-elle ajouté, défendant sa proposition d'augmenter le Smic et les bas salaires. Enfin, "c'est dangereux pour la croissance" et "tous les syndicats de salariés sont contre", a-t-elle conclu. "On ne peut pas réformer un pays ou lancer comme ça de façon autoritaire et péremptoire des réformes auxquelles tous les partenaires sociaux sont opposés".

Très ferme avec Nicolas Sarkozy après les passes d'armes des derniers jours sur la sécurité, Ségolène Royal a dit s'être sentie "insultée" par son rival UMP.

"Quand ce candidat de droite se permet de dire que je suis du côté des voleurs, des fraudeurs et pourquoi pas pire, je pense que c'est une insulte, qu'il perd son sang froid", a-t-elle fulminé, jugeant que "ce n'est pas une façon de faire la politique". Et de lui adresser ce sévère avertissement: "Une fois ça va, mais il ne faut pas qu'il y revienne!", a-t-elle averti, se disant "sereine, maîtrisée et soucieuse (...) de garder au débat public sa dignité".

Quant à la proposition de François Bayrou de supprimer l'ENA, elle l'a balayée d'une pirouette. "Je ne sais pas si en disant ça il voulait me supprimer moi-même! C'est trop tard", a ironisé l'ancienne énarque.

Dans les prochains jours, elle poursuivra ses déplacements. Mercredi, elle se rendra à Lyon sur le thème de la santé, sera jeudi en meeting à Bordeaux, vendredi et samedi dans le Sud-Ouest. Surtout, elle tiendra le 19 avril son dernier grand meeting avant le premier tour à Toulouse, et non à Lille, avec le chef du gouvernement espagnol José Luis Zapatero.

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