Voulons-nous gagner les prochaines élections ? Lettre ouverte au PS

Publié le par titof

« Voulons-nous gagner un jour ou continuer de nous faire plaisir ?  » Voilà la vraie et seule question à laquelle nous devons très rapidement répondre ! !

Continuer de nous faire plaisir, c‘est continuer :

-  D’élaborer un projet interne au PS qui comble de joie, par une merveilleuse synthèse, les militants, tellement il est beau et conforme à « l’esprit de la gauche de 1981 » !

- De suivre des règles de fonctionnement complexes, bureaucratiques et désormais obsolètes qui se veulent transparentes et démocratiques mais qui donnent l’impression de camoufler, sous un dispositif de « motions » des luttes internes de personnes !

- De privilégier le projet au détriment du porteur de ce projet sous prétexte de ne pas « personnaliser » sur un homme ou une femme « providentiel ». Pourtant ce porteur de projet est le seul garant d’une « application juste » de ce projet prenant en compte les évolutions de la société et de l’environnement national et international auxquels il sera confronté sans en perdre l’esprit !

Vouloir gagner un jour, c’est :

-  Prendre en compte les électeurs dans leur globalité pour en convaincre plus de 18 millions, sans se limiter aux 300 000 militants du parti !

-  Accepter de porter un projet qui soit donc plus large que la simple vision de nos militants !

-  Intégrer dans ce projet une forte connotation écologique (qui va rester le seul levier pouvant faire évoluer la société vers plus de partage et moins d’égoïsme) que seule la gauche peut réellement porter et donc revoir une alliance forte avec les « Verts » ! Pourquoi pas dans un même mouvement, voire une fusion (Parti socialiste écologique) ?

- Se rendre compte que nous nous battons dans les institutions de la Vème République, qui personnalise le combat politique par l’élection d’une personne (présidentielle) !

-  comprendre que la société a glissé à droite et accepter de défendre un projet pour accéder au pouvoir afin de faire une politique qui soit plus humaniste et adoucisse les perversions du libéralisme, sans pour autant être un projet « classiquement de gauche » ! (plus prosaïquement : il faut mieux arriver au pouvoir grâce à un projet social-démocrate et faire une politique plus à gauche, qu’arriver au pouvoir avec un projet « à gauche toute » et faire une politique libérale…). Etre donc pragmatique pour faire évoluer notre projet vers le partage une fois au pouvoir dans la mesure où nous aurons réussi à faire évoluer la société ou au moins le « corps électoral » !

-  Changer nos règles de fonctionnement en adaptant les congrès pour les rendre moins bureaucratiques par une décentralisation des réflexions avec des remontées synthétiques dans des instances allégées comportant moins de personnes !

-  Jouer collectif mais derrière un leader en respectant impérativement une discipline !

Il convient donc de :

- Se choisir très rapidement (au plus tard début 2008 !) un leader (« porteur du projet »), le préparer et faire bloc derrière lui ou elle ! par un dispositif transparent de choix d’une personnalité pour porter le projet qui deviendra celui des socialistes (ce projet aura pu faire l’objet de consultations préalables) ;

-  Construire un projet sur des fondements idéologiques bien expliqués à partir des quelques valeurs fondamentales (« partage », « humanisme », « respect de l’environnement », « réduction des inégalités », « amélioration des conditions des plus démunis », « moralisation de la vie économique »…) mais aussi se réapproprier, en leur donnant un éclairage humaniste, certaines valeurs dont la droite s’est emparée (sécurité, travail, respect…) ;

-  Intégrer les contraintes imposées par la mondialisation et l’européanisation en construisant et annonçant des clés permettant de modifier ces règles (OMC / réglementation européenne) qui rendent, en l’état, inapplicables de nombreuses mesures de notre projet (dialogue avec les PS européens pour un socle européen commun),

-  Travailler le projet pour qu’il ne fasse pas peur à la classe moyenne en faisant en sorte qu’elle l’accepte du fait de ses valeurs humanistes mais aussi par la sécurité globale et l’amélioration en terme de qualité qu’il apporte à leurs conditions de vie actuelles et futures !

-  Commencer à diffuser et expliquer notre projet au moins un an avant les échéances ;

-  Nouer des alliances claires avec d’autres partis dans des « contrats de gouvernement » (Verts / MODEM / MRC / PRG / PC ? / extrême gauche ?….)

Analyser les causes de la victoire de Nicolas Sarkozy, pour se convaincre de la justesse de la nouvelle stratégie à adopter et l’ajuster. Il est à noter que le 6 mai n’est pas une défaite de la gauche mais plutôt une victoire personnelle de Nicolas Sarkozy.

Pourquoi les électeurs ont-ils votés Sarkozy ? :

-  Pour le leader et l’image qu’il a donnée (dynamique, enthousiaste, culture des résultats, image de changement, volontariste …),

-  pour quelques idées fortes qu’il a mises en avant : améliorer le pouvoir d’achat (en travaillant plus), diminuer le chômage par des mesures validées par les patrons (ce qui les a rendues plus crédibles), créer des richesses supplémentaires pour partager « un peu » de ce surplus, s’attaquer au problème des retraites au travers de l’inégalité apparente des régimes spéciaux …

Nous devons identifier ce qui nous différencie réellement de Nicolas Sarkozy, l’exprimer clairement et de façon synthétique.

-  Diminuer réellement les inégalités au profit des plus démunis tant en France qu’au niveau mondial, en préservant la dignité des plus démunis, en liant droits et devoirs, en exigeant un minimum de « contre partie », en fonction des moyens de chacun (matériels, psychologiques…), pour bénéficier de la solidarité nationale …

-  Préserver les services publics au bénéfice des moins favorisés, ils sont le principal outil de lutte contre les inégalités naturelles, économiques ou territoriales…

-  Travailler plus nombreux et travailler mieux pour vivre mieux,

-  vivre mieux pour préserver la planète et préserver la planète pour vivre mieux,

-  Partager mieux les richesses existantes et pas seulement celles à créer,

-  Privilégier la relation humaine, l’humanisme, la collaboration et la coopération par rapport au profit financier, à la compétition, la sélection, la course à l’enrichissement des plus riches en résumer l’individualisme forcené …

-  Lutter contre les injustices flagrantes en « moralisant » l’économie financière (limiter la grille des salaires vers le haut par respect pour l’utilité sociale des métiers moyennement rémunérés comme les infirmières, les chercheurs, les professeurs, les chirurgiens …) ;

-  Améliorer la démocratie en réformant les institutions et l’Etat (sans en faire un thème de communication) : plus de démocratie participative, plus de pouvoir au parlement, plus de représentativité par un taux de proportionnelle significatif (des députés, représentant « la société » pour élaborer les lois en évitant le mélange des genres : l’intérêt général n’est pas la somme des intérêts particuliers, des sénateurs, représentant des territoires, pour ajuster, au mieux, mais par simple avis, la loi aux territoires), expliquer que la confiscation du pouvoir législatif par le pouvoir exécutif est une perversion de la démocratie (suppression du principe fondateur de séparation des pouvoirs), réformer l’Etat pour le rendre plus performant (efficace et efficient) au service du plus grand nombre et plus démocratique (redonner un rôle prépondérant aux politiques par rapport aux « fonctionnaires experts », diminuer l’influence des grands corps, réorganiser les services ministériels …).

 Source: Betapolitique.fr

Publié dans Vu sur le Web

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