Les syndicats pour l'abandon de la réforme Pécresse

Publié le par titof

Valérie Pécresse présente ce lundi à l'Assemblée nationale son projet de loi sur l'autonomie des universités, un texte déjà adopté par le Sénat et critiqué par les syndicats d'étudiants et de professeurs.

Cette réforme, a expliqué la ministre de l'Enseignement supérieur aujourd'hui sur LCI, est "nécessaire parce qu'il y a un impératif économique, nos universités sont en train de perdre du terrain dans la compétition mondiale". Valérie Pécresse a précisé que les députés reviendraient sur une modification du texte effectuée par les sénateurs qui porte sur l'élection des présidents d'universités, précisant qu'elle ne constituait pas "un système satisfaisant". La ministre proposera à l'Assemblée de "rester sur l'idée que c'est les étudiants, les personnels et les enseignants de l'université qui vont élire le président". Cette disposition a été adoptée par la commission des Affaires sociales de l'Assemblée la semaine dernière.

La ministre a ajouté qu'elle ne souhaitait pas modifier plusieurs points sensibles comme la sélection des étudiants et les droits d'inscription, casus belli potentiels avec les syndicats d'étudiants. L'éventuelle sélection à l'entrée "n'est pas faisable" et "pas réaliste, ni aujourd'hui, ni demain", a expliqué Valérie Pécresse. Elle a ajouté que "dès septembre, après cette loi, nous allons travailler sur la licence" et "quand la licence aura sa cohérence, alors nous pourrons parler de la cohérence du master".

"L'abandon du projet de loi"

L'examen des articles par les députés devrait commencer mardi après-midi pour s'achever, en principe, mercredi soir. Examiné selon la procédure d'urgence, le projet de loi doit ensuite passer devant une commission mixte paritaire et être définitivement adopté le 1er août par l'Assemblée et le Sénat.

D'ores et déjà, 25 organisations ont exigé ce lundi, lors d'une conférence de presse commune, "l'abandon du projet de loi", redoutant l'introduction de "mécanismes concurrentiels entre individus et universités". Parmi ces organisations, citons la Snesup-FSU, la Ligue des droits de l'homme, le Syndicat de la magistrature, la FCPE (parents d'élèves), l'Attac et l'Union nationale lycéenne.

Jean Fabbri, secrétaire général du Snesup-FSU, principal syndicat des professeurs de l'Enseignement supérieur, souhaite "mettre cette loi en échec", précisant "qu'aucun moyen d'action n'est rejeté".  Le responsable syndical indique que des assemblées générales sont déjà convoquées à la rentrée de septembre et que les syndicats seront "amenés à organiser des manifestations".

L'Unef, premier syndicat étudiant, a lancé ce lundi une mise en garde aux députés concernant ce texte qu'il juge "inacceptable" et réclame "des modifications profondes notamment sur les statuts des personnels Iatoss et des enseignants chercheurs". L'Union nationale des étudiants de France déplore que le gouvernement n'ait pas décidé d'une "programmation budgétaire pluriannuelle" et d'un "financement des mesures pour les étudiants et les universités dès la rentrée".

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