L'Elysée ne voit pas comment la droite pourrait gagner à Paris en 2008

Publié le par titof

Nicolas Sarkozy semble avoir fait son deuil d'une victoire aux élections municipales de 2008 dans la capitale. De toutes les grandes villes où la droite est en difficulté, "Paris est un cas pathologique", résume-t-on à l'Elysée. M. Sarkozy "estime que la droite a une chance de regagner la région Ile-de-France. Mais n'en a aucune de regagner Paris en mars 2008", assure un ministre du gouvernement.

Les dernières consultations électorales ont balayé les ultimes illusions. A la présidentielle, le score de M. Sarkozy n'a pas été à la hauteur de son score au niveau national (3 838 voix d'avance seulement sur Ségolène Royal, soit 50,19 %). Aux législatives, l'UMP a perdu un siège dans le 12e arrondissement, ramenant à 8 sur 21 le nombre de ses députés dans la capitale.

Désignée en février 2006, au terme d'une primaire interne à l'UMP, candidate à la mairie de Paris, Françoise de Panafieu est une cible. "Après les législatives, la question a été de savoir si on la laissait aller à l'abattoir ou si on l'exfiltrait tout de suite", raconte un conseiller ministériel. Candidat contre elle aux primaires, Pierre Lellouche a tenté de la déstabiliser, début juillet, en demandant à Patrick Devedjian, secrétaire général délégué de l'UMP d'organiser une nouvelle primaire, "à l'italienne", ouverte à tous les électeurs. En vain. "Il n'y a pas qu'un problème Panaf. Mais un problème d'hommes, de renouvellement et d'émergence de personnalités à Paris", a tranché l'Elysée. "La lourde défaite de 2001 n'a pas permis de faire le ménage. Ceux qui sont chargés de la reconquête sont les mêmes qu'avant. Ils sont issus des quartiers chics alors la reconquête doit se faire ailleurs", décrypte un conseiller de M. Sarkozy.

Mais l'Elysée récuse l'idée d'un handicap "sociologique" de la droite dans les grandes villes : "Il n'y a pas de vote bobo'' et, en tout cas, il concerne peu de gens. Pendant la présidentielle, on a prouvé qu'en ayant des choses à dire, en incarnant un projet, on pouvait vaincre le déterminisme sociologique".

Reste l'hypothèse Borloo. Avant l'élection présidentielle, "on a essayé de convaincre Borloo. Il n'a pas voulu", confie un ministre. "Borloo..., il aurait pu", confirme un conseiller du président. "Mais il n'a pas l'air d'avoir envie et, maintenant, en arrivant aussi tard, cela suffirait-il..." soupire-t-on à l'Elysée.

Christophe Jakubyszyn et Béatrice Jérôme pour le monde. fr

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