Scolarisation des enfants handicapés: des associations satisfaites mais vigilantes

Publié le par titof

PARIS - Plusieurs associations ont accueilli jeudi avec une satisfaction teintée de vigilance la présentation du plan d'"urgence" sur la scolarisation des enfants handicapés à la rentrée 2007. Celui-ci prévoit notamment la création de 2.700 postes supplémentaires d'auxiliaires de vie scolaire-individuels (AVS-I), de 200 unités pédagogiques d'intégration (UPI) et la mise en place à compter de lundi d'une plate-forme téléphonique pour aider les parents.

A ces différentes mesures s'ajoutent la promesse d'une amélioration de la formation des AVS-I ainsi que la confirmation de 1.250 places supplémentaires cette année de services d'éducation spéciale et de soins à domicile (SESSAD), comme l'a détaillé le ministre de l'Education nationale Xavier Darcos, en compagnie de ses collègues Xavier Bertrand (Travail) et Valérie Létard (secrétaire d'Etat en charge de la Solidarité) lors d'une réunion avec les partenaires associatifs.

Au cours de l'année scolaire 2006-2007, 155.563 élèves handicapés étaient scolarisés (111.083 dans le premier degré, 44.480 dans le second), selon Xavier Darcos, qui a expliqué à la presse qu'il y en aurait 10.000 de plus cette année.

"Il faut être dans une logique de sur-mesure", a précisé à ses côtés M. Bertrand en soulignant la nécessité d'un travail en commun avec les associations. Quant au droit opposable à la scolarisation des enfants handicapés, cher à Nicolas Sarkozy, sa réalité ne consiste pas à "rentrer dans une logique de judiciarisation", a observé le ministre. "C'est tout simplement un message très clair à tous les acteurs: il faut passer à la vitesse supérieure en termes d'accessibilité".

Dans ce cadre, M. Darcos a souligné qu'un numéro Azur (0810.55.55.00) serait opérationnel dès la semaine prochaine (du lundi au vendredi, de 8h à 18h) afin de permettre aux familles de faire connaître leurs difficultés et de bénéficier d'un traitement rapide.

Il a par ailleurs affirmé à propos de la formation des AVS-I qu'une convention nationale allait être signée en vue de l'améliorer. Selon le ministre de l'Education, les recrutements des 2.700 AVS-I supplémentaires cette année "ont commencé". "Nous serons normalement prêts, à quelques jours près, le jour de la rentrée", "je pense que nous n'aurons pas de difficultés majeures", a-t-il dit, précisant que la loi prévoyait une formation initiale de 60 heures. "Mais enfin, c'est vrai que ça ressemble un petit peu à un plan d'urgence".

A l'issue de la réunion, ces différentes mesures ont été jugées positives par plusieurs représentants associatifs, qui ont néanmoins rappelé leur devoir de vigilance.

"C'est un plan d'urgence qui répond à une problématique que nous signalons depuis longtemps", a déclaré Jean-Marie Barbier, président de l'Association des paralysés de France (APF). "Nous saluons" les 2.700 créations de postes AVS-I, "c'est un effort important" mais "qui va arriver, en terme de formation des (AVS-I) sans doute un petit peu après la rentrée scolaire", a-t-il noté, en souhaitant la mobilisation de "tous les moyens", y compris en termes de "formation" des enseignants référents qui suivent le parcours scolaire des enfants handicapés.

"Depuis qu'on existe, on est vigilants. On fait bien la part des choses entre ce qui est annoncé et ce qui est effectif ensuite", a-t-il ajouté, expliquant que l'APF avait décidé de mettre en place un numéro de téléphone (01.45.80.17.17) pour informer les familles.

"Sur le niveau des annonces, ce qui nous a été dit aujourd'hui est très important et positif", a de son côté souligné Fernand Tournan, président de l'Association pour adultes et jeunes handicapés (APAJH), précisant qu'un rendez-vous avait été promis à la fin du premier trimestre scolaire par M. Darcos pour "faire le point".

S'il s'est félicité de la "prise de conscience" du gouvernement, il a également précisé que l'association allait observer "avec vigilance ce qui passerait dans les prochains mois". Concernant le droit opposable, nous aurions employé" le terme "du droit à l'école pour tous". "Si véritablement, les familles ont à faire jouer l'opposabilité du droit, ça voudra dire que la réforme aura échoué".

France Ménard, déléguée générale de l'Union nationale des associations laïques gestionnaires (UNALG), a elle aussi fait part de son "impression très positive" face aux annonces dont "certaines posent des problèmes comme la formation des AVS-I", tout en prônant elle aussi la prudence. "Mais ce sont des avancées, il n'y a aucun doute".

AP

Publié dans Données et arguments

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