Le bourrelet du président vu d’Allemagne.

La nouvelle avait été reprise dès hier par les sites d’actualités du Web en allemand : Nicolas Sarkozy aurait bénéficié, en place de chirurgie esthétique, de quelques retouches judicieuses sur ses photos de vacances. Le « Speckrolle » - littéralement « rouleau de gras »- du président français, dont la disparition soudaine a été révélée par L’Express, a bien fait rire les amis d’ici qui m’ont fait parvenir la dépêche en faisant allusion à mes vacances qui approchent…

Et aujourd’hui, qui l’eût cru, l’affaire du bourrelet est prise au sérieux Outre-Rhin. La newsletter d’un site professionnel de journalistes y voit le signe de la « liberté restreinte » des médias en France. Barbara Hans, pour le Spiegel Online, évoque aussi les liens entre Paris-Match, où les photos ont été publiées, Lagardère, propriétaire de l’hebdomadaire et le chef de l’Etat. Mais la journaliste dédramatise un peu en expliquant que les petites manipulations ont fait partie de la vie de la presse depuis qu’elle existe et que la censure est parfois beaucoup plus grave. Pas inutile pourtant, de rappeler quelques retouches qui avaient, en Allemagne, manqué leur but de passer inaperçues : des traces de sueur sur le tailleur de Merkel, une pancarte dérangeante lors d’une rencontre entre Bill Clinton et Helmuth Kohl en campagne, la Rolex du patron de Siemens en pleine négociation de plan social, etc…

On lira aussi avec attention l’analyse de Die Zeit sur les poses des grands de ce monde, qui se croient obligés d’afficher leurs muscles pour affirmer leur autorité. Nicolas Sarkozy, Vladimir Poutine, Silvio Berlusconi et Georges Bush sont, pour Andrea Böhm, tous du même acabit en matière de poitrine dénudée et de démonstration de testostérone. La liste n’est quand même pas très flatteuse…

Source: Berlin en parle