Projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile

Publié le par titof

Une nouvelle session extraordinaire du Parlement devrait être convoquée à partir du 18 septembre. A l’ordre du jour figurera notamment le projet de loi relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile. La session ordinaire 2007-2008 s’ouvrira, comme le prévoit la Constitution, le 1er octobre pour neuf mois.

Principales dispositions du projet de loi :

1.- Le titre premier du projet de loi regroupe les dispositions de promotion de l’immigration choisie.

L’obtention d’un visa de long séjour sera indispensable pour la délivrance d’une carte de séjour temporaire, sauf quelques exceptions. Les migrants admis pour la première fois en France et souhaitant s’y installer durablement devront signer un contrat d’accueil et d’intégration : l’étranger recevra une formation civique et linguistique. Avant d’obtenir une carte de résident de dix ans, l’étranger devra satisfaire à une condition d’intégration fondée sur trois éléments : l’engagement personnel de respecter les principes qui régissent la République française, le respect effectif de ces principes et une connaissance suffisante de la langue française.

La délivrance et le renouvellement des titres de séjour des étudiants étrangers seront facilités dès lors que leur projet d’étude aura été validé dans leur pays d’origine avant leur départ. Les jeunes diplômés étrangers obtenant leur master dans notre pays pourront compléter leur formation par une première expérience professionnelle en France dans la perspective du retour dans leur pays d’origine.

La règle subordonnant l’entrée d’un travailleur étranger à l’autorisation de l’administration du travail sera assouplie dans les métiers et les zones géographiques caractérisés par des difficultés de recrutement.

La création d’une carte de séjour "compétences et talents", d’une durée de trois ans, facilitera l’accueil dans notre pays d’étrangers dont la personnalité et le projet constituent des atouts pour le développement et le rayonnement de la France.

Le projet de loi transpose en outre des directives européennes qui permettent de simplifier le régime du séjour des Européens en France et de fixer les conditions de la mobilité en Europe des étrangers y bénéficiant d’un statut de résident.

2.- Le titre II est relatif à l’immigration pour des motifs de vie privée et familiale.

Il définit les conditions de délivrance des cartes de séjour temporaire portant la mention "vie privée et familiale". La disposition permettant à l’étranger en situation irrégulière depuis dix ans de se voir délivrer automatiquement une telle carte est supprimée. Les conditions de délivrance d’un titre de séjour à raison des liens privés et familiaux seront mieux définies, en conformité avec les principes garantis par la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

Afin de lutter contre les mariages de complaisance, la carte de résident de dix ans ne sera attribuée au conjoint de Français qu’après trois ans de mariage, au lieu de deux ans, à condition que le conjoint manifeste son intégration à la société française et fasse preuve, notamment, d’une connaissance suffisante de la langue française.

L’étranger ne pourra demander à être rejoint par sa famille qu’après une durée de séjour régulier en France de dix huit mois, et non plus d’un an. Ses ressources, d’un montant au moins égal au SMIC, devront provenir de son travail et non des revenus d’assistance. Il devra, en outre, démontrer qu’il se conforme aux principes qui régissent la République française.

3.- Le titre III fusionne en une seule décision (un refus de séjour assorti d’une obligation de quitter le territoire français et de la désignation du pays de renvoi) deux décisions jusqu’alors distinctes (le refus de séjour et l’arrêté de reconduite à la frontière).

4.- Le titre IV prévoit, afin de lutter contre les mariages de complaisance, de porter le délai de communauté de vie permettant aux conjoints de Français d’acquérir la nationalité par voie de déclaration de deux à quatre ans, et à cinq ans en l’absence de résidence en France pendant trois ans.

5.- Le titre V est relatif à l’asile. La possibilité de définir une liste nationale de pays d’origine sûrs est maintenue et le statut des centres d’accueil pour demandeurs d’asile est mieux défini afin de mieux prévenir leur occupation par des publics n’ayant plus vocation à y être accueillis.

6.- Le titre VI prévoit en Guadeloupe, en Guyane et à Mayotte des mesures adaptées à leur situation particulière, qu’il s’agisse de faciliter les contrôles d’identité, la destruction des embarcations utilisées par les passeurs de clandestins ou de lutter contre les reconnaissances frauduleuses de paternité à Mayotte.

Texte du PROJET DE LOI relatif à la maîtrise de l’immigration, à l’intégration et à l’asile,

Communiqué du Conseil des ministres du 04.07.2007

Analyse du texte par la CIMADE.

Analyse de Serge Slama, juriste spécialisé dans le droit des étrangers

Source: http://www.betapolitique.fr

Publié dans Vu sur le Web

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article