Martin Hirsch: «Il n'est pas du tout question de démission»

Publié le par titof

Le Haut-Commissaire aux solidarités actives et ancien président d'Emmaüs France s'élève, dans un entretien à Liberation.fr, contre le dispositif voté par le Sénat et interdisant l'hébergement d'urgence des sans-papiers. Mais il précise qu'il n'a pas mis sa démission dans la balance.

Ancien président d’Emmaüs-France, Martin Hirsch fait partie des personnalités d’ouverture du gouvernement Fillon, avec le titre de Haut-commissaire, chargé de la mise en place du revenu de solidarité active (RSA). Il juge «pas acceptable» l’amendement Mariani — du nom du député UMP Thierry Mariani, également auteur de l'amendement ADN — voté par le Sénat, restreignant l’accès aux centres d’hébergement d’urgence aux étrangers sans papier.

Pour autant, il ne met pas sa démission dans la balance. Depuis hier matin il a rencontré des responsables associatifs et dit avoir obtenu de la Matignon la garantie de revoir cet amendement en Commission mixte paritaire (Sénat-Assemblée nationale).

Les sénateurs ont adopté la nuit dernière l’amendement restreignant l’hébergement d’urgence aux sans papiers. Que pensez-vous de ce vote, qui ne tient aucun compte de l’opposition des associations gérant des centres d’hébergement d’urgence, dont Emmaüs ?

Le texte qui a été voté au Sénat n’est pas acceptable. Les centres d’hébergement d’urgence sont là pour accueillir des gens qui en ont besoin. L’amendement tel qu’il a été voté pose problème. Il heurte les valeurs des associations qui pratiquent un accueil inconditionnel. Le texte sorti du Sénat n’est pas applicable en l’état.

Comment cela se passe-t-il pour vous au gouvernement ? Vous reproche-t-on vos déclarations? Avez-vous mis votre démission dans la balance ?

Il n’est pas du tout question de démission. Je ne me suis pas fait remonter les bretelles par quiconque. Depuis ce matin, j’ai eu des entretiens avec les principaux responsables associatifs gestionnaires de centres d’hébergement d’urgence. Je suis entré en contact avec Matignon et (le ministre de l’Immigration) Brice Hortefeux. Il y a un accord de leur part pour trouver une solution qui soit acceptable par les associations. Cette solution sera trouvé en Commission mixte paritaire (CMP) composée de sénateurs et de députés. Dans la mesure où le texte sorti du Sénat n’est pas le même que celui sorti de l’Assemblée nationale, tout est encore ouvert en CMP. Il sera possible soit de supprimer ce dispositif contesté, soit de trouver quelque chose qui permette aux associations de travailler dans des conditions conformes à leurs valeurs.

Publié dans Discours et interviews

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