Eric Breteau : « Nous sommes innocents »
Le confort est rudimentaire : 20 mètres carrés pour quatre prisonniers, une vieille natte en raphia, des matelas de mousse fatigués, des ventilateurs rouillés. Mais dans une prison africaine, les cellules où sont installés depuis ce week-end les Européens restés détenus au Tchad sont un vrai luxe. « On n'a pas de raison de se plaindre. Le seul problème est qu'on est détenus alors que nous sommes innocents », confie Eric Breteau, le président de l'organisation humanitaire.
Rencontré en prison hier après-midi, le patron de l'association dit qu'il ne comprend pas les raisons de sa détention. Selon lui, il n'y a rien qui justifie sa présence aujourd'hui dans une prison tchadienne. « La seule chose que j'ai faite, c'est que j'ai voulu sauver des enfants qui sont dans la détresse. Aujourd'hui, on parle de moi comme d'un criminel, alors que je suis le seul à avoir essayé de faire quelque chose pour le Darfour », explique-t-il, faisant allusion aux commentaires des médias internationaux au sujet de son association.
L'homme en veut d'ailleurs beaucoup aux journalistes. « Vous n'avez pas été très sérieux dans votre manière de couvrir cette affaire. »
Eric Breteau affirme qu'il se porte bien. « Je suis juste dans la situation de quelqu'un qui est détenu contre sa volonté. » Admet-il avoir commis une erreur ?
Après un long silence, l'humanitaire français balbutie quelques mots, puis dit d'une voix presque inaudible : « C'est quoi, cette question ? J'ai déjà dit, et je le répète : je suis innocent. »