Les députés PS notent le gouvernement: "niveau notoirement insuffisant"

Publié le par titof

PARIS (AFP) - L'évaluation des ministres voulue par l'Elysée et Matignon a donné des idées aux députés PS qui moquent "cette dernière trouvaille" en se livrant à un véritable conseil de classe pour noter 16 d'entre eux dans le dernier numéro de "Tribunes socialistes".

Globalement, le bulletin est sévère: les élèves de la classe Sarkozy ont du mal à "s'imposer", le niveau est "notoirement insuffisant" et ils "doivent travailler plus pour gagner plus". Et si certains sont plutôt forts en thème, des "maillons faibles" risquent d'être exclus le premier remaniement venu.

François Fillon, "homme discret aux allures de châtelain tout à fait catholique" selon l'examinateur Arnaud Montebourg, a "quelques qualités". "L'anti-Sarkozy", "tranquille" à côté d'un "hyperactif", est "un bel exemple de sacrifice politique". Il tient, "malgré tout", face à un président "noyé" dans une "débauche d'activités médiatiques". Mauvais point toutefois, "son action libérale" va "dans le sens d'un démantèlement de l'Etat-providence".

Le numéro deux, Jean-Louis Borloo (Ecologie), "faux dilettante" et "vrai travailleur" selon Philippe Martin, est à l'origine d'un "indéniable succès", le Grenelle de l'environnement. Mais sa politique est "erratique", avec "la désillusion" de Bali et le "fiasco" des OGM, qui montrent "les limites de (son) influence".

La "prisonnière de l'Intérieur", Michèle Alliot-Marie, "peine à exister" et semble "condamnée", selon Manuel Valls, à "subir plus que d'autres" l'hyper-activisme de Nicolas Sarkozy, toujours "premier flic de France".

"Transparent", "cannibalisé", "effacé", simple "figurant"... le jugement de Pierre Moscovici sur son ancien collègue du gouvernement Jospin, Bernard Kouchner (Affaires étrangères), est sans appel.

Surnommé "le quota du président" par Serge Blisko, Brice Hortefeux (Immigration) est proche du conseil de discipline. "Bras armé" du président, il est "l'exécutant des mesures politiques les plus révoltantes" (expulsions d'étrangers).

Autre "élève trop appliquée" du chef de l'Etat, l'"autoritaire" Rachida Dati (Justice) est associée par Bernard Roman à une conception de la justice "qui ne respecte pas les droits de l'Homme".

"Bien en cour à l'Elysée où il jouit d'un +régime spécial+", l'élève Xavier Bertrand (Travail) "l'est moins à Matignon", note Gaëtan Gorce, qui lui voue de "l'estime" pour son "travail" et son "agilité d'esprit". Ce "tacticien" est "pressé d'avancer comme si son talent pouvait ne pas être, vers le succès, un sésame suffisant".

A côté de Xavier Darcos (Education) prêt à tout pour "faire partie des premiers de la classe", "Notre Dame de la charité" Christine Boutin (Logement) fait pâle figure. "Le bonnet d'âne se profile", "gare au redoublement", la met en garde Jean-Yves Le Bouillonnec.

Même danger pour Christine Albanel (Culture) : "sa copie méritera à coup sûr un zéro pointé", assène Patrick Bloche.

 

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