Le PS part en guerre contre la "rigueur extrême"

Publié le par titof

PARIS (Reuters) - Le gouvernement mène déjà une politique de "rigueur extrême" et la situation va encore se dégrader pour les Français avec des hausses des prélèvements dans les mois qui viennent, prédit le Parti socialiste.

Selon l'ancien ministre de l'Économie, Michel Sapin, la hausse du PIB cette année ne dépassera en effet pas 1,5% et le gouvernement, qui table sur 1,7%-2%, n'a pas intégré les effets de la crise mondiale.

"Les conséquences de la crise sont encore devant nous", a dit Michel Sapin lors d'une conférence de presse. "Il y a devant nous de nouvelles révisions à la baisse de la croissance et de nouvelles révisions à la hausse des déficits publics."

Le secrétaire national à l'Économie du PS a estimé que "les effets de la crise mondiale n'ont pas encore été intégrés dans les comptes publics, dans les décisions du gouvernement. Le jour où il devra prendre en compte cette réalité il y aura une seconde étape".

À la veille d'un Conseil de modernisation des politiques publiques, lors duquel des mesures d'économies doivent être annoncées, la situation actuelle est celle d'une "rigueur extrême" qui se traduit par "des coupes claires dans les budgets de l'État", a dit Michel Sapin.

Mais cette rigueur n'est selon lui "qu'une première étape".

Ensuite, "ce seront inévitablement des prélèvements sur tout le monde", a-t-il pronostiqué, évoquant notamment une hausse de la Contribution au remboursement de la dette sociale (CRDS).

LA VOIX DE LA FRANCE "AFFAIBLIE"

Michel Sapin a défendu les propositions du PS pour redonner des marges de manoeuvre budgétaires à la France, pour la plupart contenues dans une proposition de loi sur le pouvoir d'achat.

Selon lui, il faut d'abord "effacer l'erreur volontaire" du "paquet fiscal" d'un montant d'environ 15 milliards d'euros voté l'été dernier et qui favorise, selon la gauche, les plus aisés.

"Jusqu'à 12 milliards peuvent être annulés sans aucune conséquence négative pour l'économie française bien au contraire", a-t-il déclaré.

Selon lui, cette somme doit servir à diminuer l'endettement de la France - "on peut être socialiste et ne pas aimer les déficits" - et à stimuler le pouvoir d'achat. Le PS plaide ainsi pour un doublement de la prime pour l'emploi ou la généralisation du "chèque transports" qui serait financée par une taxe sur les superprofits pétroliers.

Pour venir en aide aux plus défavorisés, le PS réclame également une baisse de la TVA sur les produits de première nécessité.

Les socialistes ne sont pas à la manoeuvre au sommet de l'État mais, dans les départements et les régions, "sur le terrain, on peut essayer de contribuer à un amoindrissement du poids de la crise pour les Français", a dit Michel Sapin.

Le secrétaire du PS à l'Économie a critiqué le discours gouvernemental sur l'économie dans la perspective de la présidence française de l'Union européenne, le 1er juillet.

"La France continue à dire des choses que personne ne croit" sur la croissance et les déficits, ce qui contribue "à l'affaiblissement de la voix de la France", a-t-il dit.

Pendant la présidence française de l'Union, Paris "va s'épuiser et pas agir" pour le bien des Français afin d'éviter la publication d'avertissements ou de mises en garde budgétaires par la Commission européenne, a-t-il prévenu.

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