Arche de Zoé: Breteau affirme dans la presse qu'il va porter plainte contre Rama Yade

Publié le par titof

PARIS (Avec AFP & REUTERS) - Le président de l'Arche de Zoé, Eric Breteau, a affirmé lundi être "résolu" à attaquer en diffamation la secrétaire d'Etat aux droits de l'Homme Rama Yade pour ses critiques sur son opération d'exfiltration d'enfants africains vers la France.

"Je suis résolu à porter plainte contre elle pour diffamation ainsi que pour atteinte à la présomption d'innocence, car elle s'est montrée indigne de sa fonction", a affirmé Eric Breteau dans un entretien au site lefigaro.fr.

Le 26 octobre 2007, au lendemain de l'arrestation au Tchad des membres de l'Arche de Zoé, Rama Yade avait déclaré que le fait d'"enlever" une centaine d'enfants --que l'association disait originaires du Darfour-- était "illégal et irresponsable".

Dans sa première interview depuis sa sortie de prison, le 31 mars, Eric Breteau s'en prend au gouvernement qu'il avait déjà accusé de "lâchage". Selon les propos rapportés par Le Figaro, il assure que son opération avait été encouragée à l'été 2007 "par des conseillers de Nicolas Sarkozy et de Bernard Kouchner".

"Il était même prévu que Cécilia Sarkozy et (ndlr: la ministre de la Justice) Rachida Dati se déplacent en personne pour accueillir les 103 enfants à l'aéroport de Vatry", dans la Marne, affirme le président de l'Arche de Zoé, en précisant qu'il compte réclamer "la création d'une commission d'enquête parlementaire sur la gestion du dossier par les autorités françaises".

Les six Français de l'Arche de Zoé, graciés par le président tchadien après une condamnation à 8 ans de prison pour cette tentative d'exfiltration, ont été libérés le 31 mars des différentes prisons françaises où ils purgeaient leur peine transformée en droit français.

Dans une procédure judiciaire distincte à Paris, quatre d'entre eux, dont Eric Breteau, ont été mis en examen pour "aide au séjour irrégulier de mineurs étrangers en France", un délit passible d'un an de prison et 15.000 euros d'amende.

Eric Breteau, président de l'Arche de Zoé, a déclaré ? par ailleurs lundi que la tentative d'enlèvement d'enfants tchadiens qui lui a valu, avec cinq compagnons, une condamnation puis une grâce de N'Djamena, avait avant tout pour but de "jeter un pavé dans la mare" diplomatique du Darfour.

"L'intérêt de cette opération était de jeter un pavé dans la mare (...) sur la scène internationale", a-t-il déclaré sur France Info dans sa première intervention depuis sa libération.

"Nous avons voulu mener une action concrète et politique parce que l'objectif était (...) de créer un incident international qui oblige la communauté internationale à intervenir sur le sujet du Darfour", a-t-il ajouté.

Les six membres de l'ONG ont été condamnés à huit ans de prison pour tentative d'enlèvement de 103 enfants africains, avant d'être graciés par le président tchadien Idriss Déby après cinq mois de prison passés à N'Djamena puis en France.

Les six se disent victimes d'une injustice et expliquent n'avoir cherché que le bien des enfants, supposés être sauvés du conflit de la province soudanaise du Darfour.

L'enquête a cependant montré que les enfants, rendus à leurs familles, n'étaient ni orphelins ni soudanais, et avaient été recueillis dans l'est du Tchad auprès de leurs parents, via des intermédiaires.

Eric Breteau a affirmé que les responsables gouvernementaux français étaient au courant de son projet.

"Au tout début de cette opération, nous avons pris contact avec un certain nombre de responsables politiques. Nous avons pris contact avec le Quai d'Orsay, avec des conseillers politiques du ministre des Affaires étrangères", a-t-il dit

"Bernard Kouchner était parfaitement au courant", a assuré Eric Breteau.

Ce dernier a estimé ne pas avoir trompé les familles françaises qui attendaient d'adopter les enfants.

"Les familles n'ont pas versé d'argent pour adopter (...) les dons ont été utilisés pour ce à quoi elles étaient destinés c'est à dire organiser cette opération," a-t-il dit.

Il a toutefois dit regretter "la tournure des évènements, qui ont fait souffrir beaucoup de gens autour de nous."

"Il y a surtout des regrets par rapport à la situation de ces enfants (...) Aujourd'hui, avec la tournure des événements, une grande partie de ces enfants ont été renvoyés dans l'enfer du Darfour par des gens sans scrupules", a ajouté

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