Tollé contre les mesures d'économies préconisées par l'assurance-maladie

Publié le par titof

Le plan d'économies visant à réduire le déficit de la Sécurité sociale, rendu public, mardi 24 juin, par le directeur de l'Union nationale des caisses d'assurance-maladie (Uncam), Frédéric van Roekeghem, a provoqué une levée de bouclier chez l'ensemble des acteurs du secteur, partis d'opposition, syndicats et associations confondues.

Ce plan prévoit notamment de limiter la prise en charge des maladies chroniques et de réduire à 35 % le remboursement par l'assurance-maladie des médicaments dits "de confort" pour les malades en affection longue durée (ALD), alors qu'il est actuellement de 100 %. Les 65 % restants seraient couverts par les organismes complémentaires. Deux mesures parmi d'autres qui visent à concrétiser "un effort supplémentaire" pour réduire les dépenses de près de 2 milliards d'euros afin de ramener le déficit à 2,8 milliards en 2009, un objectif fixé par le gouvernement.

L'ensemble des mesures, mais particulièrement celles concernant les maladies chroniques ou de longue durée, a été très mal accueilli. Le PS a fustigé "la logique de déremboursements massifs" du gouvernement, alors que la CGT et le Collectif inter associatif sur la santé (CISS) constatent qu'il est "de plus en plus difficile de se soigner du fait de la multiplication des forfaits, des franchises et des dépassements d'honoraires médicaux". "Cette proposition est inacceptable" et "introduit la chronique d'une fin annoncée d'un régime fondé sur la solidarité", note ainsi le CISS. "Le cœur même de la Sécu est visé" par ces mesures, estime pour sa part Force ouvrière.

DÉMENTI DU GOUVERNEMENT

Chez les associations de malades, tout comme dans celles des médecins, l'incrédulité est de mise. L'Association des médecins urgentistes de France (AMUF) est "scandalisée", et accuse le gouvernement "de créer une crise sociale majeure en s'attaquant aux plus faibles et aux malades". C'est un "coup supplémentaire au pouvoir d'achat des plus malades qui sont souvent aussi les plus défavorisés", affirme l'association des accidentés de la vie (Fnath), qui "confirme une fois de plus que seuls les patients seront mis rapidement, et sans négociation, à contribution". Même son de cloche pour Bernard Teper, coordinateur du collectif national contre les franchises médicales, qui dénonce un pas supplémentaire vers une "privatisation" des soins.

"Il y a peut-être des recettes à aller chercher ailleurs qu'en taxant exclusivement le travail", s'interroge pour sa part l'Association française des diabétiques (AFD), alors que la Coordination médicale hospitalière (CMH) a diffusé un communiqué rappelant "qu'en France, 7,4 millions d'assurés sociaux, dont l'âge moyen est de 61 ans, sont atteints d'une ALD", et que ce chiffre atteindra 12 millions en 2015. "Dans ce contexte, les déclarations du directeur de l'assurance-maladie sonnent soit comme un tocsin, soit comme une provocation", écrit le syndicat.

Le ministre du budget, Eric Woerth, qui a commandité ce plan d'économies pour tenter de parvenir à un équilibre des comptes sociaux en 2011, a rapidement démenti que les conclusions de M. van Roekeghem seraient adoptées telles quelles par le gouvernement. Les arbitrages devraient avoir lieu "dans les prochaines semaines", a-t-il précisé, écartant la possibilité de "remettre en cause le remboursement à 100 % des affections longue durée". La ministre de la santé, Roselyne Bachelot, qui devra peaufiner la version finale du texte, s'est dite favorable au maintien de "la prise en charge à 100 % des malades atteints d'une affection à longue durée", estimant qu'il fallait "garder un très haut niveau de solidarité, en particulier vis-à-vis des malades les plus gravement atteints".

LEMONDE.FR avec AFP et Reuters

Si cette mesure se concrétise, on pourra dire que la Sécu est morte, doit-on rajouter Vive la sécu ?

A bon entendeur…

Christophe

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article