Chômage en France : la liste des fermetures provisoires ou définitives de sites s'allonge 1/2

Publié le par Sarkomance

Alors que le chômage repasse en France au dessus de la barre des deux millions de personnes, les annonces de fermetures provisoires ou définitives se multiplient. Des marques emblématiques sont malmenées comme la moutarde Maille de Dijon ou la Camif. Un colossal pourvoyeur d'emplois est directement touché : le secteur de l'automobile. L'Etat réfléchit à une indemnisation accrue du chômage partiel. Entreprise par entreprise, voici un petit tour d'une France industrielle qui tourne au ralenti et envisage le pire pour l'année à venir.

Automobile, chimie, sidérurgie, habillement, voici, entreprise par entreprise, les suppressions de postes et les mesures de chômage technique annoncées en octobre et novembre, en France.

PSA Peugeot Citroën :

Le groupe a annoncé le 20 novembre la suppression de 3.550 emplois en France par des départs qu'il affirme « volontaires ».

Sur le seul site de Rennes, un programme de départs volontaires de 850 personnes sera lancé ainsi que le redéploiement de 900 « ouvriers polyvalents » vers des sites fabriquant des véhicules plus petits. Le groupe souligne que « l'avenir du site de Rennes n'est nullement en question » et qu'un nouveau véhicule y est prévu à la fin 2010. PSA explique l'ampleur de la restructuration (1.750 salariés touchés au total) par le fait que le segment des voitures de moyenne et haut de gamme fabriquées à Rennes est en recul, ce qui se traduit par une « forte sous-activité de plus de 20% ».

PSA a également annoncé des fermetures partielles : durant 16 jours à Hordain (Nord), 37 jours à Poissy (Yvelines), 25 jours à Rennes (Ille-et-Vilaine). L'usine de Sochaux (Doubs) fermera au total 18 jours, du 8 décembre au 6 janvier.

L'usine PSA de Mulhouse (Haut-Rhin) a subi entre début septembre et la mi-novembre environ 18 journées d'arrêt total ou partiel de la production, selon les syndicats. L'usine sera presque totalement fermée du 15 décembre au 2 janvier, a annoncé sa direction le 26 novembre.

Grâce au dispositif de modulation du temps de travail propre au groupe, les salariés doivent normalement recevoir l'intégralité de leur rémunération lors de ces jours chômés et éviter ainsi le chômage technique.

Renault
Le constructeur a détaillé le 9 septembre un plan social de 4.000 "départs volontaires" en France, dont 1.000 dans son usine de Sandouville (Seine-Maritime). L'entreprise a annoncé le 25 septembre la suppression de 2.000 emplois supplémentaires dans ses filiales européennes, dont 900 en France.

Le groupe a également annoncé des fermetures temporaires sur une quinzaine de sites en France. La Société des transmissions automatiques (STA) de Ruitz (Pas-de-Calais) sera fermée du 10 décembre au 3 janvier. L'usine de Flins fermera du 20 novembre au 3 décembre. Deux semaines de fermeture sont prévues à Maubeuge, Douai (Nord), Flins (Yvelines), au Mans (Sarthe), à Batilly (Meurthe-et-Moselle). Les sites de Cléon (Seine-Maritime), Choisy-le-Roi (Val-de-Marne), Dieppe (Seine-Maritime) et Villeurbanne (Rhône), sont concernés par des fermetures d'une semaine au moins.

Ces fermetures temporaires prendront la forme de "journées non travaillées", traditionnellement placées sur des périodes de vacances, a précisé le groupe fin octobre. Dans le cadre d'accords sur les 35 heures signés depuis 1999, ces "journées non travaillées" ne doivent pas entraîner de pertes de salaires.

A Sandouville, la situation est plus critique, puisque qu'une semaine sur deux est chômée depuis septembre ; des salariés ont ainsi été mis en chômage technique.

Le 28 octobre, Nicolas Sarkozy a annoncé l'extension du contrat de transition professionnelle (CTP) à 18 bassins d'emploi, dont celui de Sandouville. Le CTP, expérimenté depuis 2006 dans sept bassins d'emplois permet aux licenciés économiques (dans les entreprises de moins de 1000 salariés et dans celles en redressement ou en liquidation judiciaire quel que soit leur effectif) de toucher 80 % de leur salaire brut pendant un an et de bénéficier d'un suivi personnalisé renforcé.

Bridgestone:
La production de la seule usine française du groupe japonais Bridgestone, qui fabrique des pneumatiques à Béthune (Pas-de-Calais), sera arrêtée 21 jours d'ici fin 2008, a annoncé la direction début octobre. L'usine emploie 1.200 personnes en CDI.

Ford:
L'usine Ford de Blanquefort (Gironde) emploie 1.600 salariés pour la fabrication de boîtes de vitesse automatiques à destination du marché américain. Elle reprendra sa production le 5 janvier après six semaines de chômage technique. Le constructeur américain, qui a prévu de se désengager de l'usine à la mi-2011, a annoncé le 25 novembre mener des discussions « avancées » avec un repreneur pour le site. « Si [ces discussions] se concluent avec succès, Ford espère qu'un nombre significatif sera préservé », indique le groupe.

Renault Trucks :

Le constructeur de poids lourds Renault Trucks (groupe Volvo) a annoncé la mise en place de 90 jours "maximum" de chômage partiel en 2009 car "les commandes, aujourd'hui, ne permettent pas de couvrir l'année 2009 en charge de travail". Ces mesures concerneraient les usines de Lyon, Bourg-en-Bresse (Ain) et Blainville-sur-Orne (près de Caen, Calvados).

Des salariés de l'usine de Caen, principal site de production du constructeur en France avec 2.600 emplois, ont débrayé le 26 novembre pour protester contre cette décision. Pierre-Emmanuel Le Brun, directeur de la communication du site, s'est voulu rassurant. "Nous prévoyons huit jours de chômage partiel en janvier et huit jours en février, principalement sur les sites de Blainville et de Bourg-en-Bresse (1.680 salariés) et nous nous réunirons en début d'année pour voir ce que l'on fait en mars", a-t-il déclaré.

Toyota :

En France, l'usine Toyota d'Onnaing (Nord, 4.000 salariés) va fermer ses portes pendant deux semaines en décembre et une semaine en mars. Le site va également réduire sa production de 20% à partir de février pour répondre à la baisse des commandes, a-t-on appris le 25 novembre. La CGT affirme que ce plan de réduction de la production entraînera le départ de plus de la moitié des intérimaires (450 sur 750). La direction n'a pas confirmé ce chiffre.

Valeo :

La direction de l'usine Valeo située à Mondeville près de Caen (515 salariés) a annoncé le 27 novembre aux syndicats "10 jours de chômage partiel en décembre et au minimum 5 jours en janvier". "Pour un opérateur de base, cela signifie une perte de salaire de 175 à 250 euros sur un salaire net de 1.300 euros, pour le mois de décembre", a indiqué le délégué CFDT.

Faurecia :
Le site de l'Orne de Faurecia, le plus important établissement de l'équipementier automobile en France (1.650 personnes réparties sur trois usines), a annoncé le 24 novembre des mesures de chômage partiel avec de une semaine à un mois de fermeture, selon les services, d'ici au 5 janvier, ont indiqué les syndicats. La CFDT a précisé que les conséquences sur les salariés étaient encore incertaines puisqu'il leur a été demandé de prendre leurs congés sur les dates de fermeture d'usine. Un comité central d'entreprise est prévu le 11 décembre avec à l'ordre du jour des suppressions d'emploi, selon les syndicats.

Par ailleurs, l'unité Faurecia implantée sur le site de Renault à Sandouville (Sein-Maritime), qui fabrique des sièges, devrait supprimer 133 emplois sur 254 en raison de la baisse des commandes de Renault.

Michelin :

Michelin a décidé des mesures de chômage partiel pour les 1.300 salariés de l'usine de Joué-les-Tours (Indre-et-Loire) et sa fermeture pendant quinze jours, en raison de la baisse du marché automobile, ont annoncé les syndicats le 25 novembre. "Les journées des 2, 9 et 19 décembre feront l'objet de chômage partiel et l'usine, qui fabrique des pneus pour poids-lourds, fermera du 22 décembre au 5 janvier", a indiqué la CFTC.

Par ailleurs, la direction de l'usine de Roanne (Loire), qui emploie 900 personnes, a confirmé le 21 novembre que le site serait fermé du 13 décembre au 2 janvier 2009, afin de faire face à une nouvelle baisse de 20% du marché "première monte" (pneus montés sur les véhicules neufs) en octobre. "La perte de salaire [pour les employés] est énorme, 40% minimum", a déclaré à l'AFP le secrétaire (Sud) du comité d'entreprise. L'objectif de production de l'usine de Roanne, de 4,5 millions de pneus haut de gamme et très haut de gamme pour l'année 2008, sera abaissé à 4,03 millions de pneus.

Société bretonne fonderie et mécanique :

La direction de la Société bretonne fonderie et mécanique (SBFM, 560 salariés), sous-traitante de Renault, s'est déclarée mercredi en cessation de paiement, selon les syndicats. La société, basée à Caudan (Morbihan), fabrique des collecteurs d'échappement."Le redressement de la SBFM est dû à sa mauvaise situation financière récurrente depuis plusieurs années, conjuguée à la crise actuelle du secteur automobile entraînant des baisses d'activité", a déclaré la CGT. Fin octobre, la direction avait annoncé quatre semaines de chômage partiel et une semaine imposée de RTT au cours des trois prochains mois en raison de la crise du marché de l'automobile.

 

La source : latribune.fr


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