Les infirmières bulgares de retour chez elle après plus de huit ans de cauchemar

Publié le par titof

Après plus de huit ans de patientes tractations, le dénouement heureux tant attendu s'est produit tôt mardi matin pour les cinq infirmières bulgares et le médecin d'origine palestinienne emprisonnés en Libye. Partis de Tripoli à bord d'un avion français vers 6h25, ils foulaient peu avant 9h00 le sol de leur pays.

Les personnels soignants ont quitté la Libye pour la capitale bulgare, Sofia, à bord d'un avion de la présidence française en compagnie de l'épouse du président français, Cécilia Sarkozy, du commissaire européen Benita Ferrero-Waldner et du secrétaire général de l'Elysée Claude Guéant, a annoncé tôt mardi matin l'Elysée. Trois heures plus tard, ils descendaient de l'avion à Sofia, pour être accueillis par leurs proches. D'abord légèrement en retrait, Cécilia Sarkozy a été applaudie par les personnes qui se trouvaient sur le tarmac.

Les cinq infirmières bulgares et le médecin palestinien, naturalisé bulgare depuis, étaient emprisonnés en Libye depuis plus de huit ans. Ils étaient accusés d'avoir sciemment inoculé le virus du SIDA à plus de 400 enfants d'un hôpital de Benghazi, alors que de nombreux experts cités par la défense avaient imputé les contaminations aux mauvaises conditions d'hygiène qui régnaient dans l'établissement. Mardi dernier, leur condamnation à mort avait été commuée en peine de prison à vie, ouvrant la voie à leur transfert vers la Bulgarie.

Conséquence de cette libération: le président français, qui devait tenir une conférence de presse à 10h à Paris, devrait se rendre rapidement en Libye. "On va faire le point ce matin, a expliqué son porte-parole David Martinon, alors que Claude Guéant expliquait à Sofia que cette visite avait fortement pesé dans l'issue des discussions avec les Libyens. "Nous sommes à deux jours d'un voyage du président de la République française en Libye. Il est clair que ce voyage ne pouvait pas avoir lieu si les infirmières et le médecin n'étaient pas libérés et c'est un argument qui a pesé très fort", a-t-il expliqué. "Jusqu'à l'arrivée à l'aéroport de Tripoli ce matin des infirmières, vers 6h, nous avons douté. Jusqu'au bout nous avons douté de la libération", a-t-il souligné, évoquant "un travail incessant de 48 heures".

Dès dimanche, la visite surprise à Tripoli du commissaire européen Benita Ferrero-Waldner, et de Cécilia Sarkozy avait relancé l'espoir d'un transfert rapide vers Sofia. Mais lundi, les négociations avaient semblé se compliquer avec l'apparition de nouveaux blocages selon un des avocats internationaux des infirmières bulgares, Me Emmanuel Altit.

Nicolas Sarkozy "n'a pas dormi de la nuit car il est resté en contact toute la nuit avec les négociateurs sur place, Mme Sarkozy, Claude Guéant et Mme Ferrero-Waldner et avec le président de la Commission (européenne NDLR)", a précisé David Martinon. Finalement, tôt mardi matin, l'Elysée annonçait la libération des cinq infirmières bulgares et du médecin d'origine palestinienne et leur départ vers Sofia.

Le porte-parole de l'Elysée David Martinon s'est félicité mardi de la "formidable nouvelle" du départ à destination de Sofia des infirmières bulgares et du médecin palestinien.

Dans son communiqué, le palais présidentiel précise que le chef de l'Etat Nicolas Sarkozy et le président de la Commission européenne José-Manuel Barroso "se félicitent de l'accord qui a enfin permis cette libération et ce retour en Bulgarie des infirmières détenues depuis plus de huit ans, et du médecin palestinien, ainsi que la mise en place d'un dispositif amélioré pour assurer les soins délivrés aux enfants victimes du SIDA en Libye".

Le communiqué présidentiel rend également un hommage appuyé "aux efforts et à la détermination" de Mmes Sarkozy et Ferrero-Waldner sans lesquels "ce dénouement n'aurait pas été possible".

Le Premier ministre François Fillon s'est aussi félicité de cette libération "rendue possible par les efforts conjugués du président de la Commission européenne José Manuel Barroso et du président de la République Nicolas Sarkozy". François Fillon salue également "l'implication personnelle de l'épouse du chef de l'Etat dans cette libération tant attendue".

La présence à Tripoli, aux côtés de Claude Guéant, de l'épouse du président français inaugurait un nouveau genre de diplomatie, inédit en France où la femme du président n'avait jusque-là jamais été chargée de ce type de missions délicates. Mme Sarkozy a été depuis son arrivée à Tripoli dimanche "au contact en permanence dans la négociation", a affirmé M. Martinon. La première visite de Cécilia Sarkozy en Libye le 12 juillet dernier avait suscité quelques grincements de dents, notamment au niveau européen.

Cette fois, la France a pris soin d'associer au déplacement de Mme Sarkozy le commissaire européen chargé des relations extérieures, l'Autrichienne Benita Ferrero-Waldner, que Nicolas Sarkozy avait reçue à l'Elysée jeudi dernier. En outre, le président français s'est entretenu à plusieurs reprises avec le président de la Commission européenne José Manuel Barroso

Publié dans Actualités

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article