S. Royal : "J'assume sans problème ma part de responsabilité" 2/2

Publié le par titof

Cela ne vous gêne-t-il pas non plus de voir la nouvelle vie sentimentale de votre ex-compagnon François Hollande exposée en une de magazines? N'en êtes-vous pas affectée?

Quel impact sur le parti et sur la fonction de Premier secrétaire?

Il a droit, comme chacun, à la protection de sa vie privée. J'ai tourné une page sans renier la part de bonheur qui fut la nôtre et sans ressentiments inutiles. Je n'ai pas à commenter les épisodes qui ne me concernent plus.

La rupture du couple que vous formiez avec le Premier secrétaire ne risque-t-elle pas de compliquer vos relations avec le parti qu'il dirige? Jusqu'à ce qu'un nouveau chef le remplace au prochain congrès en tout cas? En clair, vos relations peuvent-elles rester professionnellement normales?

On nous a assez reproché un mélange des genres pour qu'aujourd'hui le reproche inverse ne soit pas fait. Vie privée et vie publique sont disjointes clairement désormais. Mais les actions politiques devront être naturellement complémentaires et responsables. Pour l'instant, j'ai besoin de souffler. Celles et ceux à qui c'est arrivé savent bien qu'il faut laisser le temps faire son oeuvre. J'ai eu la chance d'être très entourée: dans ces moments-là, c'est précieux.

C'est ce qui m'a permis de me rétablir assez vite et de cicatriser la blessure en allant de l'avant.

Avez-vous réellement dit, comme l'assure dans "Le Point" quelqu'un de votre entourage: "Si je lui demande, il revient"?

C'est tout le contraire: je lui souhaite très sincèrement d'être heureux. Et je garde au père de mes enfants la part de considération que ce lien avec eux implique et qu'ils doivent garder.

Et si vous étiez concurrents pour la candidature à la présidentielle, puisque François Hollande a laissé entendre qu'il serait "prêt en 2010"?

Ce n'est pas d'actualité. Je ne suis en compétition avec personne. Je suis la première femme de l'histoire à avoir été présente au second tour de l'élection présidentielle et à avoir partagé avec les Français un moment démocratique très intense suivi dans le monde entier. C'est aujourd'hui un travail collectif qu'il faut continuer à faire en restant à l'écoute des Français. Le leitmotiv au P.s. en ce moment est de mettre de côté les questions de personne pour travailler sur le fond. Il n'empêche que, chaque jour apporte son lot de favoris pour la relève du parti comme pour la présidentielle.

Quand il ne s'agit pas de vous ou de François Hollande, on cite Bertrand Delanoë, Manuel Valls, Vincent Peillon. Que pensez-vous de toutes ces supputations? Ne craignez-vous pas, vous-même, d'être instrumentalisée par certains de vos fidèles?

Je pense que tout cela est prématuré. Je sais combien les Français sont exaspérés par les querelles d'appareil politique. Je ne m'y abîmerais pas. Mais je pense qu'il faut que les talents de la nouvelle génération politique s'épanouissent. Je travaille avec elle. Je m'occupe de ma région mais je vais aussi répondre aux invitations internationales. Je choisis ce que je fais et qui je rencontre avec plaisir, je sors d'une période tellement contrainte pendant laquelle j'ai aperçu des gens passionnants entre deux portes. Aujourd'hui j'approfondis. Je me ressource.

Voulez-vous dire que, vous aussi, commencez une nouvelle vie? Vous à qui on a prêté pendant la campagne tant de soupirants!

Ah bon? Vous me l'apprenez. Certaines personnes racontent n'importe quoi pour se rendre intéressants. Je ne vois pas comment, avec la charge de travail et cette longue et pénible épreuve intime, j'en aurais eu le temps et le goût. Quant à aujourd'hui, c'est mon jardin secret. Les ruptures ouvrent de nouveaux possibles comme dit le poète! Cet été ma priorité fut de bien stabiliser les enfants qui, même s'ils sont grands, ont été, comme dans toutes les familles où des évènements de cette nature surviennent, très secoués, sans parler de la période de campagne. Maintenant, je peux penser un peu à moi.

Propos recueillis par Sylvie Santini pour Paris Match.

Info+
Royal, se rendra prochainement au Québec, où elle prononcera notamment un discours à l'université de Montréal, a annoncé jeudi cette institution.
Invitée du Centre d'études et de recherches internationales de l'université (CERIUM), Mme Royal prononcera le 19 septembre un discours portant sur "les questions internationales et la Francophonie" devant un auditoire composé d'étudiants et de professeurs, a indiqué l'université dans un communiqué.

"Nous avions lancé l'invitation à Mme Royal il y a plus d'un an et demi", a déclaré le directeur du CERIUM, Jean-François Lisée. "Nous sommes très honorés qu'elle ait choisi le CERIUM pour présenter sa vision de la politique internationale. Elle tenait à faire ce discours devant un public universitaire et nous en sommes ravis", a-t-il ajouté.

Le Premier ministre du Québec, Jean Charest, avait déjà annoncé que la présidente de la région Poitou-Charentes viendrait au Québec en septembre.

Publié dans Discours et interviews

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