INSEE : les plus pauvres (et plus particulièrement les enfants) se soignent moins

Publié le par titof

Les personnes les plus pauvres, et notamment les enfants, vont moins souvent chez le médecin que la moyenne des Français, au détriment de la prévention, et sont moins couvertes par les complémentaires « santés », selon une étude de l’Insee rendue publique jeudi.

Le public concerné par l’étude à un niveau de vie inférieur à 60% du revenu médian, soit plus de 7 millions de personnes qui vivent en France avec moins de 817 euros par mois (pour une personne seule). Lorsqu’on les interroge sur leur santé, ces personnes sont 8% à déclarer qu’elle est mauvaise ou très mauvaise contre 4% seulement du reste de la population, et l’écart croît avec l’âge. Pour autant, les plus pauvres ne creusent pas le trou de la sécurité sociale. Leur consommation médicale est plus faible que celle du reste de la population.

Ils sont plus nombreux à ne pas avoir consulté un médecin l’année qui précédait l’enquête : 21% des moins de 50 ans contre 17%. L’écart est encore plus grand lorsqu’il s’agit d’enfants (20% contre 16%). C’est plus sensible encore pour la consultation de spécialistes : 53% des moins de 50 ans aux faibles revenus n’ont pas consulté de spécialiste l’année précédente contre 40% pour le reste de la population. Là encore, l’écart est plus important pour les enfants (58% contre 41%).

L’explication est financière bien sûr, alors même qu’existe la CMU (couverture médicale universelle) et sa complémentaire. Mais d’une part les plus pauvres ne demandent pas toujours à en bénéficier, d’autre part, souligne l’étude, leurs ressources peuvent être supérieures au plafond requis pour l’affiliation. Ainsi, 22% des personnes ayant de faibles revenus n’ont pas de complémentaire santé (CMU comprise), alors que ce n’est le cas que de 7% du reste de la population.

Se soigner revient donc plus cher à ces personnes non couvertes puisqu’elles ne sont remboursées que sur la base de la sécurité sociale obligatoire. Les personnes les plus pauvres fréquentent en revanche davantage les hôpitaux (19% des plus de 50 ans ont été hospitalisés au moins une fois au cours de l’année précédente contre 16% du reste de la population).

Certaines pathologies sont plus répandues chez les personnes pauvres, comme les maladies de l’appareil digestif (20% en souffrent contre 17%). Les caries dentaires sont plus fréquentes (11% contre 6%). Après 50 ans, ce sont les maladies de l’appareil circulatoire, comme les rhumatismes ou les varices, l’arthrose ou les maux de dos. Chez les enfants, les caries sont bien plus fréquentes (6% en ont contre 2%), ainsi que l’asthme (6% contre 4%).

Une moindre fréquentation médicale s’accompagne d’une plus faible prévention des personnes les plus pauvres. Ainsi pour la prévention du cancer : 34% des femmes de plus de 40 ans appartenant à des ménages modestes n’ont jamais réalisé de mammographie contre 19% des autres, et 12% des femmes entre 20 et 70 ans n’ont jamais réalisé de frottis gynécologique, contre 6% pour les autres. On retrouve ces écarts pour les tests de dépistage du VIH (sida). "Ces différences de pratiques de prévention sont essentielles, souligne l’étude, dans la mesure où elles contribuent à creuser encore l’écat entre les individus les plus pauvres et le reste de la population".

Tageblatt

Publié dans Billet d'humeur

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