"Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits".

Publié le par Sarkomance

60 ans après la Déclaration universelle des droits de l’Homme, quel bilan ?

Bernard Kouchner, ministre des Affaires étrangères, a déclaré aujourd’hui au Parisien que ce n’était "pas si utile que ça" de créer un secrétariat d’Etat aux droits de l’Homme et qu’il a peut-être eu tort de demander sa création.

Robert Badinter, sénateur PS des Hauts-de-Seine a estime sur  France Info qu’en ce jour d’anniversaire (60e de la Déclaration des droits de l’homme), ce n’est pas un très agréable cadeau pour Rama Yade”.

Depuis le 11 septembre, on assiste selon lui à une régression des droits de l’Homme par rapport à la période antérieure à la chute du mur de Berlin, le symbole premier en est Guantanamo”. Quand la première puissance renie les droits de l’Homme au point d’en légitimer la torture, en violant d’une façon aussi éclatante les droits de l’homme, les Etats-Unis décrédibilisent l’occident tout entier”.

Robert Badinter s’inquiète en outre de la volonté de nombreux Etats de s’opposer à l’universalisme des droits de l’Homme. Les Chinois font les droits de l’homme à la sauce pékinoise, air repris pas un certain nombre de dictateurs et les Etats islamistes interprètent les droits de l’Homme en se référent à la loi divine”.

Soixante ans après son adoption, la Déclaration universelle des droits de l'Homme (DUDH) est confrontée à de nouveaux défis, comme la lutte antiterroriste, la montée de pays comme la Chine, l'affirmation du fait religieux ou la répression de la "cyber-dissidence".

La DUDH et les 72 conventions ou chartes internationales qui en découlent "sont des outils juridiques de première importance. Mais en matière de droits de l'Homme, le bilan ne pourra jamais être satisfaisant", estime le juriste Mario Bettati, l'un des concepteurs du "droit d'ingérence humanitaire". 

La crise économique et les bouleversements climatiques, qui aggravent la pauvreté, les émeutes de la faim, les migrations massives et les risques de conflits, mettent à l'épreuve les acquis précaires de la déclaration, soulignent des spécialistes. 

"Pour des milliards de gens, les droits fondamentaux, c'est manger, trouver de l'eau, avoir un abri. Les problèmes économiques et écologiques vont rendre cela de plus en plus aigu. On n'en mesure peut-être pas assez l'ampleur", souligne Reed Brody, de l'organisation non-gouvernementale Human Rights Watch (HRW). 

La responsable d'Amnesty International, Irene Khan, se montre pessimiste à cet égard. "Le tableau est sombre parce qu'à mesure que les gens vont subir la crise, il y aura des protestations, des tensions, cela pourrait déboucher sur une oppression, des actions musclées". "Dans ces circonstances, les gouvernements doivent prendre l'initiative, ils ne doivent pas laisser les marchés décider", insiste-t-elle. 

La montée en puissance de pays comme la Chine ou la Russie est montrée du doigt. "Les extraordinaires besoins énergétiques de la Chine la poussent à beaucoup d'indulgence avec ses fournisseurs", parmi lesquels des dictatures africaines et asiatiques, relève Mario Bettati. La nécessité de ménager Moscou pousse beaucoup à être compréhensifs. "Qui se préoccupe encore de la Tchétchénie?", s'inquiète Reed Brody. 

Le retour en force des nationalismes et de la raison d'Etat met aussi à mal les avancées issues de la déclaration. Bernard Kouchner, ancien "French doctor" aujourd'hui à la tête de la diplomatie française, a déploré la "régression" du droit humanitaire au profit de la souveraineté des Etats. De la Birmanie au Darfour, on voit "glisser la responsabilité de protéger, le droit d'ingérence et l'intervention humanitaire", a-t-il constaté.

Source : l’Express.fr

Malheureusement la Chine célébre à sa façon l'anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme en arrêtant des dissidents

Reporters sans frontières déplore l'interpellation de plusieurs dissidents chinois qui s'apprêtaient à célébrer le 60e anniversaire de la Déclaration des droits de l'homme, le 10 décembre 2008.

"On aurait pu espérer des autorités chinoises des libérations de dissidents, notamment Hu Jia, à la veille du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Au contraire, on assiste à une vague d'interpellations et de menaces. C'est déplorable. Nous demandons leur libération et saluons le courage des défenseurs des droits de l'homme chinois qui viennent de lancer la Charte 8", a affirmé l'organisation.

A Pékin, la police politique a interpellé le 8 décembre au soir, à son domicile, Liu Xiaobo, célèbre défenseur de la liberté d'expression, ainsi que Zhang Zuhua. Ce dernier a été relâché quelques heures plus tard. Leurs téléphones et connections Internet ont été coupés par les autorités. Des policiers ont fouillé leurs domiciles, confisqué des ordinateurs et des documents personnels. Selon la famille de Liu Xiaobo, ce dernier est toujours détenu par la police.

Source: News Press

On ne peut parler des droits de l’homme, sans balayer devant nos portes, ce qui se passe en France avec les centres de rétentions, avec notamment La "Directive Retour" et le "Pacte Européen sur l’immigration", sans oublier ,ne  sont ils  pas des instruments de guerre contre le droit de la libre circulation des personnes et de leurs biens ?

Les 27 états de l’UE doivent comprendre que tant que les causes structurelles (dette odieuse, asymétries du commerce international, guerres injustes, pillage des ressources…) de la migration ne sont pas endiguées, qu’il y aura des migrants toutes les secondes sur le sol européen.

Le vieux continent n’a-t-il pas été lui-même un continent d’émigration (15 et 19 siècles).
Qui a qualifié ces immigrés européens sur les sols africains et d’Amérique Latine de "sans papiers, d’illégal, de perturbateurs, de clandestin…". Qui les a mis dans les bateaux charters de Vasco de Gamma, dans les prisons sales et inhumaines ?

Les Etas africains doivent prendre leur courages pour poser la question de "qui doit à qui ?" et exigés "réparation" des retards dus aux faits historiques de la traite négrière et du colonialisme européen.

Reconnaître la dette historique, la dette de sang corresponde à un acte de repentance, de réparation pouvant aider à corriger le passé, à réparer le présent et à prévenir pour éviter la réédition du passé.

Le flux migratoire venant des Etats colonisés d’Afrique, d’Amérique Latine et d’Asie, s’expliquant en partie par les causes structurelles de délabrement de leurs ressources économiques et environnementales et de leurs compétences humaines, se trouve dans "la réparation des tors subits par leurs peuples" pendant la "traite négrière", "la colonisation" , "dette odieuse", "dette de l’apartheid"

Le bilan des soixante ans écoulés depuis la signature de la Déclaration universelle des droits de l'homme est assurément pénible : d'un côté, de formidables avancées avec l'émancipation du monde colonial, la construction d'un code international de règles et de normes, l'émergence d'une société civile sans précédent ; mais de l'autre, des violations massives, individuelles ou collectives, de ces mêmes droits, et même le retour du génocide malgré le "plus jamais ça" de 1945.

A bon entendeur…

Sarkomance

Publié dans Billet d'humeur

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